Les Etats-Unis ont réitéré leur souhait d'approfondir leurs relations avec l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme. C'est ce qu'a annoncé jeudi le coordonnateur de la lutte antiterroriste au Département d'Etat américain, M. Daniel Benjamin, qui a affirmé à l'occasion que ces relations sont «absolument essentielles». Selon l'APS, M. Benjamin, qui s'exprimait devant les journalistes lors d'une conférence de presse organisée par le Département d'Etat à Washington, a affirmé qu'il «apprécie fortement le travail accompli par les responsables algériens du contre-terrorisme et les forces de l'ordre», ajoutant que les Etats-Unis considèrent cette coopération comme une relation absolument essentielle. «L'Algérie a une grande volonté politique de lutter contre le terrorisme et une grande expérience que nous voulons tous acquérir», a souligné le responsable américain. Abordant la question du versement des rançons aux groupes terroristes, le responsable américain a signalé que «l'Algérie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont parmi les quelques gouvernements qui refusent de payer une rançon pour les otages». Sur ce point, il a cité le cas de l'Afrique, notamment la région du Sahel, où, a-t-il indiqué, le groupe terroriste «Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) fait preuve de résilience et d'aptitude à mobiliser des ressources financières substantielles, grâce aux rançons versées». M. Benjamin a rappelé au passage que les Etats-Unis consacrent jusqu'à 150 millions de dollars par an pour la lutte antiterroriste dans la région transsaharienne. Pour lui, «le recours de l'AQMI aux enlèvements contre rançon pour assurer sa survie souligne l'urgence de couper cette source de financement». M. Benjamin a précisé «qu'obtenir un large accord sur une politique sans concession des gouvernements des pays riches serait un très bon commencement» pour mener à bien cette politique. «Les terroristes peuvent tuer des otages, mais au fil du temps, a-t-il insisté, s'ils voient que les pays ne paient pas de rançons, la fréquence des enlèvements de leurs ressortissants diminuera». Le responsable américain a indiqué «qu'il est juste de dire que le versement de rançons constitue la première source de revenus pour l'AQMI. Et c'est cela qui lui permet de se maintenir (...) avec des rançons de plusieurs millions de dollars qui sont versés (...). Cela est profondément, profondément inquiétant». Il a, ainsi, réitéré que les Etats-Unis sont conscients qu'il était difficile pour des pays d'adopter et accepter cette politique de non-versement de rançons. «C'est une position très, très difficile. Mais je pense qu'il est clair que lorsque vous payez une rançon, vous pouvez alors vous attendre que deux ou trois autres ressortissants seront probablement enlevés plus tard, étant donné l'efficacité de la tactique», a-t-il relevé. Le patron américain du contre-terrorisme a soutenu, à cet égard, que sur la politique de non-versement de rançons, «l'Algérie, en particulier, a été très franche sur ce point, et je pense que nous ferions bien tous de tenir compte de son message». La coopération en matière de lutte contre le terrorisme a été aussi abordée par le principal adjoint de l'assistant du secrétaire à la Défense, chargé des Affaires de sécurité internationale aux Etats-Unis d'Amérique, M. Joseph Mc Millan. En visite en Algérie, le 10 novembre dernier, le responsable américain avait indiqué qu'aucune concession ne doit être faite aux groupes terroristes en matière de paiement de rançons. Le responsable américain, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, a estimé qu'il s'agit à présent de relever le défi d'amener la communauté internationale à approuver cette approche, telle que proposée par l'Algérie. Pour ce qui est de la coopération dans le domaine de la défense, il a annoncé que des exercices militaires algéro-américains sont programmés pour les deux prochaines années.