L'atmosphère de nos villes est polluée et la situation s'aggravera encore plus avec l'industrialisation. Le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M. Cherif Rahmani, a animé une conférence de presse sur la pollution de l'air et les moyens adoptés pour y faire face. “Il s'agit de contribuer, par la recherche, à l'élaboration de l'action publique dans le domaine de la qualité de l'air”, a déclaré le ministre. À cet effet, des réseaux de surveillance de mesure de la qualité de l'air ont été installés, en avril 2002, en premier lieu pour les villes d'Alger et d'Annaba. Toutes les villes de plus de 500 000 habitants en seront dotées dans un futur proche. Ces réseaux, baptisés Samasafia, font appel aux dernières techniques et fonctionnent en continu en utilisant des équipements de mesure reconnus par les standards internationaux. Les résultats relevés montrent dans les deux wilayas une prédominance de la pollution par les poussières fines. Ce type de pollution est accentué par le vent du Sud qui ramène des particules de sable. Ce qui a d'ailleurs amené le ministre à considérer la lutte contre la désertification comme une priorité. Il y a deux seuils de pollution au-delà desquels des mesures sont prises. Il y a ce qu'on appelle le seuil d'information. C'est un niveau de concentration au-delà duquel une exposition de courte durée pourrait présenter un risque pour la santé. Quand ce cas se présente, des conseils sanitaires sont recommandés aux catégories de la population particulièrement sensibles. L'autre taux est le seuil d'alerte. Il correspond à un niveau très élevé de concentration en substances polluantes dans l'atmosphère. Dans ce cas, des mesures d'urgence s'imposent. Les autorités peuvent procéder à l'arrêt des sources fixes comme les cimenteries, les raffineries… Il y a aussi les sources mobiles qui proviennent, essentiellement, des rejets du trafic automobile. Ce dernier sera réduit, du moins pour le parc des entreprises étatiques, et des campagnes seront menées pour sensibiliser le citoyen. Le ministre a tenu à souligner que son ministère mettra en branle ce programme et par la suite, ce sera aux élus locaux de reprendre le flambeau. “Ce sont eux qui donnent des autorisations pour toutes les activités”. À une question sur les déchets non traités, M. Rahmani a précisé que les lois existent et que les concernés sont saisis. Les hôpitaux, par exemple, ont une période moratoire qui se termine en décembre, pour recycler leurs déchets, faute de quoi, ils payeront de fortes amendes. M. B.