Résumé : Kamélia s'est trompée. Sa belle –mère ne l'importunera plus. Pour se tenir à l'écart de leur vie, elle leur a demandé de partir le lendemain. La jeune mariée n'en dormira pas tant elle est heureuse. Elle et son mari allaient vivre seuls. Elle croit que leur bonheur ne sera jamais troublé. Elle se trompe. 4eme partie -Comment ça se passe chez toi ? Est-ce que tu t'es organisée ? - Oui, je m'en sors bien, répond Kamélia, qui ne voulait pas raconter sa vie de tous les jours à sa mère. Comment va grand-père ? A-t-il quitté l'hôpital ? - Il est à la maison, depuis deux jours, lui apprend sa mère. D'après les médecins il n'en a plus pour longtemps ! - Mon Dieu ! je voudrais tant le revoir ! - Pourquoi ne viendrais-tu pas avec ton mari ?propose Zahera. Pour le week-end ou plus, ça vous changera. Quelles sont les habitudes de ton mari ? Est-il facile à vivre ? - Il est comme il est, répond Kamélia qui ne voulait pas donner de détails. Je vais essayer de venir. Embrasse-les tous pour moi ! Au revoir, maman ! - Porte-toi bien ma fille ! Prends bien soin de toi et de ton mari, lui recommande sa mère avant qu'elles ne raccrochent. Kamélia qui appelait de la poste, se presse de rentrer à la maison. Elle avait pris le soin de préparer le déjeuner avant de sortir. Brahim lui avait laissé de quoi faire le marché. Kamélia en a profité pour aller à la poste et appeler sa famille. Elle ignore si Brahim se fâchera. Elle ne lui avait pas dit qu'elle s'y rendrait. Elle craignait sa colère. Ils étaient mariés depuis deux mois et elle ne le connaissait pas assez. Brahim, très pris dans son travail, rentrait toujours morose. Agent de sécurité à la wilaya, il commençait sa journée à sept heures pour la terminer à dix sept heures. Il déjeunait parfois à la maison. Le front plissé, il ne discutait presque pas avec elle. Lorsqu'elle l'interrogeait, il ne répondait pas, juste avec un haussement d'épaules. Elle aurait aimé qu'il se confie à elle, qu'elle sache quel genre de problèmes il rencontrait au travail. Elle ne voulait pas rester à l'écart. Ces problèmes la concernaient aussi quoi qu'il en pense. - Où étais-tu ?l'interroge-t-il quand elle rentre, la faisant sursauter de peur. - J'étais, j'étais sortie acheter du pain, dit-elle. - Ah oui ? Et où est ce pain ? Kamélia écarquille les yeux en se rendant compte qu'elle l'avait oublié à la poste. - Mon Dieu ! Je l'ai oublié ! J'étais bouleversée, lui dit-elle, les larmes aux yeux. J'ai appelé maman et quand elle m'a confié que grand-père allait mal, je suis rentrée en courant. J'ai mal à l'idée qu'il peut quitter ce monde, d'un instant à l'autre ! - Pourquoi être bouleversée ? Ton grand-père a plus de quatre-vingt-dix ans, rétorque Brahim, nullement touché par sa peine. Il est temps pour lui de quitter ce monde ! - Comment oses-tu ? C'est mon grand-père ! Il est souffrant, je voudrais le voir, lui dit-elle, avant sa mort - On ne part pas maintenant, ni cette semaine, répond-il. Ce n'est pas parce qu'il est malade qu'on va courir à son chevet ! - Brahim ! Tu ne peux pas me faire ça ! s'écrie t-elle. Ne me coupe pas de ma famille ! - Si, appuie t-il. Si je le veux, je le ferai ! Kamélia devient pâle, en constatant qu'il ne plaisantait pas. Il est plus que sérieux. (À suivre) A.K.