En juin 2010, l'Algérie était inscrite sur une liste de 41 pays (aux côtés du Royaume-Uni, du Canada, de l'Egypte, du Maroc, etc.) devant être traduits devant la Commission de l'application des normes de la Conférence internationale du travail (CIT), l'équivalent d'un tribunal syndical international. Sur plainte des syndicats autonomes, l'Etat algérien a, en effet, été poursuivi pour “non-respect de l'article 87 de la Convention sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical”. Que dit au juste cet article ? Il stipule que “tout membre de l'Organisation internationale du travail pour lequel la présente convention est en vigueur s'engage à prendre toutes les mesures nécessaires et appropriées, en vue d'assurer aux travailleurs et aux employeurs le libre exercice du droit syndical”. En 2010, la délégation algérienne, conduite par le secrétaire général de l'UGTA, M. Sidi-Saïd, est parvenue à bloquer la tentative de traduire notre pays devant la commission de la CIT. Seulement, cet épisode ne saurait être gommé des procès-verbaux de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de sa CIT. Le fait d'avoir été porté parmi des Etats non respectueux de la liberté et des droits syndicaux pèsera certainement dans les rapports ultérieurs, surtout si le gouvernement algérien est de nouveau la cible de plaintes pour non-respect de normes de la CIT, au cours de la 100e session de la CIT qui aura lieu du 1er au 17 juin prochain, en Suisse. Cette hypothèse est à prendre au sérieux, si l'on se réfère aux déclarations du secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Mohamed Salem Sadali, qui est également membre de la CNCD-Barakat Satef. Le 5 avril 2011, ce dernier a, en effet, révélé que la CNCD-Barakat appelle à l'union du front social, pour marquer la journée du 1er Mai. Sur le registre des libertés et droits syndicaux, M. Sadali a informé qu'après “une concertation entre tous les syndicats autonomes, nous allons procéder à un dépôt de plainte collective au Bureau international du travail”. L'OIT, pour rappel, est une institution tripartite spécialisée des Nations unies. Elle comprend actuellement 183 Etats membres, qui se réunissent chaque année à la CIT, à Genève (Suisse), au mois de juin. Chaque pays est représenté par une délégation composée de deux délégués gouvernementaux, un délégué employeur et un délégué travailleur, assistés de conseillers.