Branle-bas de combat chez les confrères après l'annonce de la révision du code de l'information et de la dépénalisation du délit de presse. Cette dernière mesure technique, s'il en faut, sera facile à abroger par ceux-là mêmes qui l'ont suggérée pour protéger le Président d'offenses. Selon le ministre de la Communication, le texte est fin prêt et c'est une bonne annonce pour peu qu'elle soit accompagnée dans la foulée par une amnistie générale pour toutes les affaires en cours. Ce qui n'est pas le cas pour la refonte du code de l'information, qui reste avant tout une affaire de la corporation et de la corporation seule, pour peu qu'elle se mette une bonne fois pour toutes d'accord avec elle-même pour le bien de la profession. Personne ne peut prétendre à un quelconque monopole. L'apport de tous est indispensable et les querelles de chapelle mises de côté, au moins pour cette opération de survie mais salvatrice. C'est une occasion unique d'autant que le premier responsable du secteur est, avant de devenir ministre, un professionnel. Ceci étant, il serait judicieux d'abandonner l'intitulé “code de l'information” et le remplacer par un “code de la liberté d'expression”, plus approprié de nos jours, avec l'arrivée en force de nouveaux supports de communication : Internet, facebook, Twitter et de ceux qui naîtront demain. Le terme “information”, ici et ailleurs, est devenu obsolète et rappelle celle qui vient d'en haut vers le bas. Les mécanismes de contrôle se feront par des organes de régulation, du type de conseil indépendant des médias, un code d'éthique et de déontologie, garde-fous qui seront initiés par les pratiquants de la profession, assistés de spécialistes et d'universitaires. Sur un autre volet, réserver les médias lourds aux seuls besoins des discours dominants, freiner les titres jugés, à tort, irrévérencieux par des méthodes anticommerciales comme la privation d'accès à la publicité publique relève d'une schizophrénie des temps staliniens. Avec la mondialisation qui enterrera cette année le générique pour adopter le numérique, la télécommande reliée au satellite ne dépendra que d'un zapping, au bout d'un doigt. Facebook, Internet relèvent du domaine de nos enfants qui ont déserté l'écran vide et insipide de leur télé. Pourquoi les inviter à aller chercher ailleurs et se plaindre ensuite de leur acculturation ? La balle est dans le camp des professionnels de la profession qui auront une occasion unique pour faire un toilettage parmi leurs rangs, d'une part, et de voir jusqu'où pourra aller le pouvoir dans la transparence et la volonté de s'ouvrir vers les autres, d'autre part. O. A. [email protected]