Les usagers des taxis dans la ville de Bordj Bou-Arréridj ont eu la mauvaise surprise d'apprendre, mardi dernier, et sans préavis, qu'ils devront payer 80 au lieu de 50 dinars pour rentrer chez eux. Cette hausse des prix rappelle le désordre qui règne depuis quelque temps dans ce secteur. La ville de Bordj est-elle devenue un territoire de non-droit ? A priori, c'est le cas aujourd'hui. Chaque corps de métier peut comme bon lui semble augmenter les prix sans être inquiété. Il faut juste faire un tour aux marchés ou prendre le bus ou un taxi pour se rendre compte de la véracité des faits. Il y a à peine quelques jours, les transporteurs de quelques lignes intercommunales ont revu à la hausse le prix du trajet. Celui-ci est passé, par exemple pour la ligne Bordj Bou-Arréridj - El-Achir, de 25 à 30 dinars. Cette hausse est tombée comme un couperet sur les usagers de cette ligne, généralement des villageois, qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts. La hausse est passée comme une lettre à la poste, en dépit d'une intervention timide des pouvoirs publics pour contraindre les taxis à revenir sur cette décision, mais sans résultat. Encouragés par cette action, les taxis de la ville ont décidé à leur tour d'augmenter le prix du voyage de plus de 50%. Ainsi, le prix passe de 50 à 80 dinars. Cette hausse a suscité déception et colère auprès des usagers qui ont le sentiment d'être l'objet d'une arnaque au grand jour sans que les pouvoirs publics interviennent pour faire cesser cette mascarade. “Qu'allons-nous devenir à ce rythme ?” se demande une fonctionnaire de l'éducation. Pour justifier cette hausse des tarifs, les chauffeurs dénoncent le faible rendement causé par les charges très élevées et surtout la concurrence déloyale des taxis clandestins. Il faut remarquer que les prix de location des agréments ont aussi été revus à la hausse. Un chauffeur de taxi, qui a plus de 10 ans de service, constate pour sa part que “les recettes journalières ont diminué de plus de la moitié suite aux augmentations successives des charges. Cette hausse n'est pas un profit supplémentaire, précise-t-il, mais sert plutôt à combler le déficit que nous accusons”. Cette pratique interdite de manière formelle par la loi, mais très usuelle, semble être en effet le point de chute ultime de cette hausse que l'usager est le seul maintenant à supporter.