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Manque chronique des pièces de 50 centimes !
Bordj Bou-Arréridj
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 08 - 2010

, Quotidiennement, chaque transaction monétaire allant du marché jusqu'à un trajet en autobus demande une planification minutieuse. Pourquoi ? Depuis quelques temps, il y une pénurie de pièces à Bordj Bou Arréridj pour rendre la monnaie sur des billets. Qui a acheté une baguette de pain à 7,50 DA chez un boulanger ou un médicament avec les centimes? Il est rare ou presque jamais qu'un commerçant vous rende la petite monnaie et surtout la pièce de 0,50 DA. Où sont passées ces pièces de 50 centimes, la petite monnaie d'antan ? «Il nous a été donné de constater une pénurie récurrente de pièces de monnaie sur les marchés au niveau des espaces d'échanges commerciaux à Bordj Bou Arréridj», a fait observer un élu de la nation. Il s'agit, selon lui, d'une pénurie. Le député a illustré son constat par les scènes quotidiennes. C'est, désormais, très courant ces problèmes de monnaies lors des achats. Il est, en effet, très rare qu'un commerçant vous rende la plus petite de nos pièces jaunes ou blanches, arrondissant, selon son humeur, et votre bon vouloir, le plus souvent consentant, au dinar supérieur. Le centime, lui, n'en parlons pas ! Tout juste le trouve-t-on aux guichets de BCA. Un sujet d'inquiétude, surtout en dehors de sa ville où chercher de la monnaie est un casse tête. Cela conduit, dans certaines situations, au refus par des commerçants de vous procurer ce que vous désirez ou, dans d'autres cas, à revoir la quantité souhaitée. Pour faire un achat, il faut user de fine stratégie. Il faut éviter de faire résonner sa monnaie, car si le commerçant s'aperçoit qu'on en possède, il exigera qu'on lui en fournisse. Le problème est que tout le monde a besoin de ces pièces pour prendre l'autobus qui n'accepte pas les billets. On nous demande fréquemment de payer la somme exacte. Certains magasins offrent des bonbons au lieu de pièces de monnaie alors que d'autres vont jusqu'à perdre une vente. Une majorité de commerces affiche des panneaux : «Pas de monnaie. Merci de collaborer.» On y arrive parfois même à des petites bagarres. La petite monnaie, officiellement en circulation, est-elle réellement introuvable ou sont-ce les commerçants qui prétextent leur rareté pour ne pas nous rendre la monnaie de nos billets et arrondir leurs petites marges ?
Officiellement, les pièces de 0,50 DA sont toujours en circulation et elles ne sont pas retirées du marché. Il n'y a aucune pénurie de pièces mais sur le terrain, les commerçants vous diront, eux, en farfouillant dans leurs tiroirs-caisse, histoire de vous dissuader d'attendre la monnaie de votre pièce, que courir derrière l'appoint est un vrai casse-tête. Quand on oppose les arguments des commerçants qui affirment le plus souvent être en manque des petites pièces de monnaie pour étayer une quelconque pénurie en la matière, un banquier nous donne une réponse imparable : les commerçants ont la possibilité pour disposer, au quotidien, de monnaie d'appoint de «s'adresser à la banque centrale». La réponse des commerçants est que c'est là une opération laborieuse, à laquelle les caissiers des banques ne se prêtent que de mauvaise grâce. Une chose est sûre, les commerçants se contentent majoritairement de la monnaie qui transite par leur tiroir-caisse et ne constituent que très rarement des provisions de petite monnaie.
En fait, si la plupart des clients ferment les yeux sur ‘'le rendu'' à quelques centimes près, ils ne sont pas unanimes à tolérer cette pratique qu'ils perçoivent comme une excuse permettant aux épiciers d'améliorer leurs marges. Il est vrai que disposer d'une provision constante de petite monnaie n'est pas sans conséquence pour les commerçants puisque, ce faisant, ils immobilisent une partie de leurs liquidités. Chez un épicier du centre-ville de Bordj Bou Arréridj, une telle opération immobilise quelque 50 000 DA de manière permanente pour répondre aux besoins des transactions. Et il est vrai qu'à part des commerces bien structurés, ou les grandes surfaces, la monnaie est rarement disponible et classée par nature des pièces. C'est que, pour un petit commerce, s'il devait prendre en considération une telle contrainte, il y affecterait une partie de sa trésorerie régulièrement, sans compter le temps d'attente devant les guichets de banque pour en disposer. En s'intéressant à la petite monnaie, en plus de la sociologie des transactions aussi bien au niveau du client que du côté des commerçants, on apprend que les receveurs de bus, les boulangers et nombre de commerces font de l'appoint par le biais des mendiants en leur changeant leurs pièces contre des billets, mais l'échange se fait rarement pour les pièces de 50 centimes. Certains commerçants avoueront arrondir les prix affichés dès le départ, de préférence par excès, bien évidemment. Mais il n'est nul besoin de cet aveu pour se rendre compte que tous les prix affichés par le commerce sont toujours exprimés à un dinar près.
Outre les désagréments aux consommateurs, la rareté de la monnaie à petite valeur faciale, devenue «un casse-tête» à Bordj Bou Arréridj, peut avoir une incidence sur l'activité économique nationale en bloquant les petits échanges, a relevé le parlementaire.
C'est comme si l'économie avait fait son deuil du centime et de la pièce de 50 centimes.


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