Ils sont de plus en plus nombreux à se plaindre de la présence des vendeurs ambulants dans leur quartier, que ce soit au centre-ville ou ailleurs, les citoyens refusent le diktat de ces commerçants qui, du fait du laxisme des autorités, n'hésitent plus à squatter les trottoirs, les rues et parfois même les cages d'escaliers. Un laisser-aller qui trouble la tranquillité des riverains au point où certaines rues sont déformées et où sont pratiqués des rites d'un autre âge. à la rue du 19-Juin, par exemple, des poulets sont égorgés à même le trottoir pour être vendus, sous les yeux effarés des passants ! Un constat alarmant qui confirme le fait que les autorités assistent à la clochardisation de la ville et sont prises entre deux feux. Satisfaire des centaines de jeunes chômeurs qui n'ont pas d'autre source de revenu ou alors apaiser les tensions et rassurer les citoyens qui ont ras-le-bol de cette situation ! D'autant plus que cette dernière s'aggrave, à l'instar des autres grandes villes du pays, depuis les émeutes du mois de janvier dernier. C'est en vain, par exemple, que l'APC de Constantine a tenté de régler le problème en octroyant, lors d'une session extraordinaire au mois de février dernier, des espaces aux vendeurs ambulants dans les quartiers populaires et les banlieues et surtout de transformer le parking Tatache, situé en plein centre-ville, en un marché hebdomadaire destiné aux squatteurs de la rue du 19-Juin. Une initiative très vite contestée par les habitants du quartier puis par les vendeurs eux-mêmes qui avaient alors posé pour condition d'occuper l'emplacement toute la semaine et de ne pas quitter le centre-ville sous prétexte qu'ils ne feraient pas de bonnes affaires. L'APC avait même sollicité l'Association des commerçants de la ville pour recenser les vendeurs ambulants. Aussi, le rang des mécontents ne cesse de grossir chaque jour. Les premiers à avoir alerté l'opinion publique sont les commerçants en “règle” qui ne savent comment résister à la concurrence déloyale des marchands ambulants et surtout, ils sont fatigués de supporter cette situation, certains vendeurs n'hésitant plus à étaler leurs produits devant les vitrines des magasins. Idem pour les habitants qui vivent l'enfer depuis le mois de janvier : nuisances sonores, saleté des rues en plus de l'insécurité. Un ras-le-bol général qui s'est confirmé dimanche dernier à Aïn Smara où la tension est montée d'un cran au marché hebdomadaire de la friperie entre les commerçants et les habitants de la cité des 1 065-Logements. Même s'il existe depuis des années, il n'en demeure pas moins que les riverains contestent l'existence de ce souk. En effet, après un premier accrochage la semaine dernière, les habitants sont revenus à la charge et très vite la dispute entre les deux parties a dégénéré une rixe qui a fait un blessé. D'autres quartiers de la wilaya sont également touchés par le phénomène, à la nouvelle ville Ali-Mendjeli et au Khroub notamment.