Des centaines d'anciens militaires, radiés des rangs de l'ANP pour maladie non imputables au service, et les radiés abusivement par procédure administrative, se sont rassemblés hier, à la place l'Emir-Abdelkader, à Alger. Lors de cette action initiée par l'Association nationale des retraités, des invalides et des ayants droit de l'ANP, les manifestants ont clamé leurs revendications résumées par le slogan : “Nous exigeons nos droits, nous avons servi la nation.” “Le ministère devait instaurer de nouvelles procédures pour répondre à nos attentes, mais rien n'a été fait depuis trois mois”, a déclaré Merabet Ouahab, représentant des ex-militaires. Et d'ajouter : “Nous avions rendez-vous ce matin à la Défense ; nous avons été accueillis par des matraques et des menottes. Cinq délégués sont partis voir la commission mais nous ne bougerons pas tant qu'il n'y aura pas du concret.” Pour rappel, les anciens militaires avaient tenu un sit-in devant la Présidence le 13 mars dernier. Par la suite, “il a été demandé par la Présidence au MDN de régulariser la situation. Le ministère avait publié un communiqué mais rien n'a été fait !”, rappelle Moussaoui Abdelouaheb. Ces anciens de l'Armée nationale populaire revendiquent des “droits légitimes”, disent-ils. Concernant les radiés “abusivement”, ils souhaitent la réinsertion des militaires de moins de 40 ans, et l'indemnisation matérielle durant la vie civile à partir du jour du renvoi. Pour les militaires de plus de 40 ans, la possibilité de jouir d'une retraite est la principale demande. Quant aux exigences des radiés des rangs pour maladie, elles consistent en l'instauration d'une “bonne pension militaire”, d'une assurance, d'une prime. “J'ai chopé une maladie en étant en service, je suis blessé et je ne perçois aucun centime ! Le pire est de ne pas pouvoir travailler car on est rejeté par tout le monde”, a témoigné un jeune retraité. Aujourd'hui, les anciens militaires se rassembleront devant la Présidence et essayeront d'obtenir un entretien pour la satisfaction de leurs attentes. “Nous en avons mare et si cette situation persiste, cela risque d'exploser. Nous n'avons plus rien à perdre !” avertit l'un des manifestants.