L'ONM a toujours évité de se “mouiller”, mais on n'imaginait pas qu'elle pouvait encore se taire lorsque ce sont des ténors connus et reconnus tels que Boudiaf, Abane et Aït Ahmed qui se font ainsi “ramasser” par celui qui, de surcroît, fut chef de l'Etat. “Ahmed Ben Bella est un symbole de la Révolution”, a déclaré, hier, M. Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), lors d'une conférence de presse organisée en marge de sa visite dans la wilaya de Bouira. Saïd Abadou a refusé d'avancer un quelconque commentaire sur les dernières déclarations faites par l'ex-président Ahmed Ben Bella par lesquelles il accablait les héros de la Révolution que sont Hocine Aït Ahmed, Abane Ramdane et Mohamed Boudiaf. “Je n'ai aucun commentaire à faire là-dessus. Ahmed Ben Bella est un guide et un symbole de la Révolution”, dira-t-il. Le premier responsable de l'ONM, par cette déclaration, refuse-t-il d'impliquer l'organisation dans les polémiques qui ont, à plusieurs reprises, secoué la “famille révolutionnaire” par des déclarations interposées, semant le doute sur le passé des héros, vrais ou supposés, de la guerre de Libération nationale ? Certes, l'organisation, dépositaire autoproclamée de l'histoire de la Révolution, a toujours évité de se “mouiller”. Mais on n'imaginait pas qu'elle pouvait encore se taire lorsque ce sont des ténors connus et reconnus, tels que Boudiaf, Abane et Aït Ahmed, qui se font ainsi “ramasser” par celui qui, de surcroît, fut chef de l'Etat. D'ailleurs, Abadou s'est montré très embarrassé par les questions posées par les journalistes à ce sujet. Ainsi, il s'est contenté de mettre l'accent sur la nécessité de l'écriture de l'histoire en se basant sur les témoignages des acteurs des évènements. “La collecte de photos, de documents et de témoignages aideront les historiens à la transcription de faits réels qui seront transmis aux générations futures. Pour ce faire, des moyens adéquats et des institutions doivent être mis en place”, a-t-il dit. Lors de sa visite, M. Abadou a présidé une cérémonie de remise d'actes de propriété aux bénéficiaires des 48 logements LSP dans la ville de Bouira, relevant du programme “spécial ayants droit”. À M'chedallah, il s'est rendu au nouveau musée de cette région où se trouvent des objets de valeur utilisés par les moudjahidine durant la Révolution, tels les postes radio de transmission et des photos de chouhada. Cette visite a été une opportunité pour les moudjahidine de la daïra de M'chedallah, venus en force rencontrer le premier responsable de leur organisation et lui soumettre leurs doléances. L'article 25 de la loi relative aux chahids et aux moudjahidine a été remis sur le tapis. Pour Saïd Abadou, l'article en question est toujours en vigueur. Il y a lieu, rassure-t-il, de se rapprocher de la direction des moudjahidine pour avoir ses droits. “L'ayant droit, fils de chahid ou fils de moudjahid vivant avec ses parents, et sans revenus, bénéficie de la pension de ses parents. Ce n'est pas un héritage. C'est une manière d'aider les ayants droit sans revenu”, insiste-t-il. Le secrétaire général de l'ONM s'est déplacé aussi dans la ville de Sour El-Ghozlane où est prévue la réalisation d'une stèle pour un montant de 700 millions de centimes qui sera construite au sommet du mont de Dirah et sera visible des quatre Wilayas historiques (II, III, IV et VI). Au domicile du commandant Mohamed Saïki, transformé en musée, M. Abadou a eu la surprise de découvrir, outre des photos, des équipements utilisés durant la guerre de Libération par les différentes compagnies des moudjahidine durant la Révolution.