Le réseau démantelé est aussi impliqué dans plusieurs affaires de vol de véhicules et d'autres scandales. Les faits remontent au week-end dernier quand le directeur de l'entreprise de ciment blanc, Lafarge, a saisi les gendarmes d'Okaz (Mascara) pour les informer par téléphone de la disparition de plusieurs palettes de cuivre faisant partie d'un lot de 50 tonnes vendues aux enchères, il y a quelques jours, à deux commerçants, en l'occurrence K. B. H. et M. H., tous deux originaires de Mila. Ces deux personnes auraient remarqué la disparition de 15 tonnes de cuivre du lot acquis légalement, mais sans connaître la source de leur mal, avant de venir contester chez Lafarge. Le constat établi, les enquêteurs ont vite localisé le hangar où la marchandise subtilisée était dissimulée. Au même moment, un entrepreneur, propriétaire du hangar et qui a racheté les autres 35 tonnes de cuivre, joindra par téléphone les deux victimes pour leur expliquer la raison de la disparition de la quantité manquante. Pire, il leur demande de faire l'impasse sur l'enquête, moyennant la somme de 100 millions à l'adjoint chef de brigade. Mieux, il leur promet de restituer les 15 tonnes de cuivre afin de clore le dossier. Le procureur de la République près le tribunal de Sig informé, une souricière sera tendue au mis en cause, tout en explorant les renseignements sur ses agissements et ses déplacements. Le même jour, le corrupteur se présente alors à la brigade de la Gendarmerie nationale et demande à rencontrer l'adjoint au chef de brigade ou de la compagnie afin de lui remettre “la commission”. à ce moment-là, le mis en cause sort des liasses de billets et les remet au concerné. Il sera pris en flagrant délit de tentative de corruption à l'encontre d'un officier dans l'exercice de ses fonctions. Mais ce n'est pas fini, puisqu'après extension de compétence, les enquêteurs se déplacent à Oran où se trouve le fameux hangar. Arrivés à Sidi Chahmi (Oran), les gendarmes découvrent que l'entrepreneur en question ne détient aucun bail de location. La fouille du hangar aboutira à la découverte d'un conteneur vide appartenant à la société Lafarge, en plus d'une quantité impressionnante de cuivre et de câbles volés. Et ce n'est pas tout ! Le hangar, qui rappelle la caverne d'Ali Baba, était plein d'objets volés et de recels. Ainsi, selon notre source, un fourgon de marque J9 et une voiture de tourisme de marque Opel, appartenant à D. Z., commerçant à Béjaïa, ont été découverts. Le véhicule a été fragmenté en trois pièces. Son identification leur permettra de remonter la filière et de découvrir que ledit véhicule a été volé et fait l'objet de recherche par la Sûreté nationale. Suite à quoi, il a été procédé à l'arrestation de son propriétaire, en l'occurrence T. M., un revendeur de pièces de rechange à Sidi Chahmi. L'entrepreneur auditionné reconnaîtra tous les faits qui lui sont reprochés et finira par cracher le morceau, ce qui a permis d'identifier également son complice. Ce dernier a été arrêté et la marchandise a été restituée aux victimes. Les mis en cause seront jugés pour vol qualifié, abus de confiance et tentative de corruption d'un agent de l'ordre public dans l'exercice de ses fonctions.