Ces dernières 48 heures, la tension est montée d'un cran devant le siège de Sonatrach Aval qui est sous le coup d'un blocus, organisé depuis le début de la semaine par près de 200 agents de sécurité revendiquant leur régularisation et des clarifications, quant à la Sarl 2 SP qui les emploie pour le compte de Sonatrach et dont le siège se trouve à Alger. En effet ces agents, qui assurent la sécurité des complexes pétrochimiques dans la zone industrielle d'Arzew, revendiquent leur intégration au sein du groupe Sonatrach Aval, ainsi que les mêmes droits sociaux que leurs collègues de Sonatrach, exerçant la même fonction qu'eux. Ces derniers jours, au plus fort de la contestation, l'un d'entre eux a tenté de s'immoler par le feu avant que n'interviennent in extremis ses camarades qui lui portèrent secours. Sur place, hier matin, le blocus de l'accès du siège d'Aval s'est renforcé et nombre d'employés et de cadres du siège Sonatrach Aval se sont vu, une fois encore, interdit l'accès à leur bureau. Une situation qui dure déjà depuis 5 jours. Mais c'est la présence annoncée du vice-président de l'activité Aval, qui a fait monter d'un cran la tension, avec des tentatives de forcer le passage et d'investir le siège de l'entreprise. Finalement, une délégation sera autorisée à rencontrer les responsables pour entamer des négociations, notamment sur le paiement des primes et indemnités qui ne leur sont plus versées depuis 2006, nous ont expliqué certains d'entre eux : “Nous avons été recrutés au début par Sonatrach puis ils nous ont affectés dans cette Sarl 2 SP, et sur les 460 agents, certains se sont retrouvés intégrés à Sonatrach avec un salaire plus élevé que nous et des avantages qu'on n'a pas. Pourquoi ces deux statuts différents, à 2SP nous avons des contrats à durée déterminée, mais nous n'avons pas la Sécurité sociale, on n'est même pas déclarés, on n'a pas de prime de risque et même les 20% d'augmentation annoncés, on ne les a pas vus et pourtant c'est nous qui assurons la sécurité des complexes”, dénoncent d'une seule voix ces hommes qui ont derrière eux des familles à charge. Mais le fait le plus troublant nous a été relevé par certains des agents qui nous ont montré leurs fiches de paie. Sur l'entête on y lit que la société 2 SP semble être une Sarl agréée en août 1997 mais y figure surtout le logo de Sonatrach avec la mention “Holding Sonatrach raffinage et chimie des hydrocarbures”. “Quand nous avons demandé notre intégration à Sonatrach, le responsable nous a dit qu'il ne pouvait pas dissoudre la 2 SP. On ne sait toujours pas finalement qui est qui, en tout cas pour les mêmes postes, les salaires et les avantages sont bon pour certains et d'autres non” rage encore l'un des délégués des employés de la Sarl 2 SP. Lorsque nous avons décliné notre fonction de journaliste pour être reçu par le vice-président de l'activité Aval, qui semblait bien là, selon les affirmations recueillies sur place, l'on nous rétorquera par téléphone que la cellule de communication se trouvait à Alger. En vain, aucun responsable n'a daigné nous répondre choisissant de s'enfermer dans le silence à l'intérieur d'un siège tout de verre. Les protestataires restés sur place entendaient poursuivre leur action jusqu'à l'obtention, par écrit, d'une réponse à leurs revendications, certains se disant prêts à s'immoler collectivement.