Le palmarès du Festival de Cannes 2011, rendu par le jury présidé par Robert De Niro, somme à la fois juste et équilibré. En revanche l'attribution de la Palme d'or à The Tree of Life de Terrence Malick va à l'encontre de la presse et des festivaliers. À tout seigneur, tout honneur. La plus haute distinction du festival a été donc remportée par l'Américain Terrence Malick avec son mystique film The Tree of Life. Ce dernier met en scène Brad Pitt en père dur et intransigeant avec ses enfants. Incompris et hué par la presse, le cinéaste a fini par séduire le jury. Autrement, nombreux sont les grands prétendants qui sont repartis avec des récompenses. À commencer par les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, pour Le gamin au vélo, qui ont partagé avec le Turc Nuri Bilge Ceylan pour Il était une fois en Anatolie le Grand Prix. Tandis que l'impressionnant Polisse de Maïwenn, une fiction tournée comme un documentaire, a décroché le prix du jury. Le Danois, Nicolas Winding Refn, a remporté la prestigieuse distinction du meilleur réalisateur avec son disjoncté film Drive, et Joseph Cedar a gagné le prix du meilleur scénario avec Footnote. S'agissant des prix d'interprétation, le choix du jury n'est pas contestable, et le dénouement a dû se jouer à quelques points près. Ainsi, le prix de l'interprétation masculine et le prix d'interprétation féminine ont été attribués, respectivement, à Jean Dujardin pour The Artist, du Français Michel Hazanavicius, et à Kirsten Dunst pour Melancholia, de Lars Von Trier. Avec ce choix courageux, le jury a séparé l'œuvre de l'homme expulsé du festival suite à des propos jugés “déplacés” au sujet d'Hitler. Ceci étant dit, plusieurs favoris sont finalement repartis bredouilles. Parmi eux, figurent Pedro Almodovar, Nanni Moretti et surtout Aki Kaurismäki qui s'est contenté du prix de la critique internationale pour son très beau film Le havre : simple, tendre et profondément humaniste. Enfin, dans la section, un certain regard, ce sont Arirang de Kim Ki-duk et Arrêt en pleine voie de Andreas Dresen qui se sont partagés à égalité la plus haute distinction. Mohamed Rasoulof et Andrey Zvyagintsev, quant à eux, ont remporté respectivement le prix de la mise en scène avec Be omid e didar (Au revoir) et le prix spécial du Jury avec Elena.