Le festival de Cannes 2011 vient de s'achever. De l'avis général, le cru 2011 fut un millésime exceptionnel et parmi les films présentés, peu ont réellement déçus les festivaliers. Le jury du festival de Cannes 2011, présidé par Robert de Niro, a donc dû effectuer un choix compliqué. De ce palmarès, on retiendra d'abord l'exceptionnelle réussite du cinéma français (le prix du Jury à Polisse et le prix d'interprétation à Jean Dujardin pour The Artist), mais aussi l'ouverture à tous les cinémas. Le jury a récompensé et mis sur le même podium un hommage rutilant à la série B US (Drive, prix de la mise en scène) et un film turc austère, très lent et très ambitieux (Il Etait une fois en Anatolie), comme pour refuser de s'enfermer dans l'autisme auteurisant qui avait gagné le précédent palmarès. Mais malgré tout, c'est donc le film de Terrence Malick, Tree of Life, son imposante mise en scène et son ambition démesurée, qui ont survolé la compétition. Rien (pas même les huées lors de la projection de presse) n'auront eu raison de ce film unique, impressionnant, poème visuel hallucinant, organique, qui s'impose déjà comme un classique aux côtés des chefs-d'oeuvre de Kubrick aux quels on le compare beaucoup.