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“Les billets de 2 000 DA ne sont pas synonymes d'une dévaluation du dinar”
Camille Sari, Professeur à la sorbonne, spécialiste des questions monétaires et des économies maghrébines, à “Liberté”
Publié dans Liberté le 25 - 05 - 2011

Dans cet entretien, l'économiste aborde les questions de la cotation du dinar, de sa réévaluation et du marché parallèle de la devise. Il livre son appréciation sur le nouveau billet de 2 000 DA.
Liberté : Comment est coté le dinar algérien ?
Camille Sari : Le dinar est fixé de façon administrative selon une formule que seule la Banque d'Algérie connaît. Mais, selon mon étude sur l'évolution de la monnaie algérienne, il est fort probable que le panier de devises, qui sert de référence au calcul du taux de change du dinar, soit dominé par l'euro et le dollar. La monnaie européenne est celle du principal partenaire économique et la monnaie américaine est celle de la monnaie de facturation des exportations des hydrocarbures. Ce qui présente des difficultés d'ajustement et le grand écart entre bien transformer en dinar les recettes pétrolières et gazières et en même temps ne pas altérer les prix des importations par des ajustements intempestifs dans un sens où dans un autre car cela peut se traduire par des hausses (en cas d'appréciation du dinar) ou par des baisses (dépréciation du dinar) des prix des produits importés.
Faut-il réévaluer le dinar algérien ?
Je pense que le taux de change actuel est approprié, sa réévaluation entraînerait une flambée des produits importés et donc une inflation qui rognerait les gains de salaires obtenus par certaines catégories socioprofessionnelles. Les variations des taux de change du dinar n'ont aucun impact sur les exportations algériennes dont les produits (hydrocarbures) sont cotés sur des marchés internationaux. J'avais préconisé une dépréciation du dinar lorsque les taux parallèle et officiel étaient substantiels. En outre, celui-ci ne reflétait pas les fondamentaux. Actuellement, ce n'est pas le cas. L'appréciation du dinar sur le marché informel est d'ordre spéculatif lié aux évènements actuels que connaît la région. Certains essayent de transférer leurs avoirs en dinars vers l'étranger craignant une révolution à la tunisienne.
Comment expliquez-vous l'absence de bureaux de change en Algérie ? Quelle est leur importance?
J'ai préconisé à maintes reprises la multiplication des bureaux de changes partout où c'est possible comme c'est le cas dans des pays du même niveau de développement. Mais si cette proposition n'a pas trouvé d'échos est que les milieux agissant dans l'informel n'ont aucun intérêt à ce que les mouvements de capitaux et les échanges sur le marché des devises soient transparents. Rappelons-nous que l'ouverture des comptes en devises dans les banques nationales est une tolérance de l'argent gagné sur les marchés informels. C'est pragmatique car sinon ce sont les matelas qui se gonfleront de dollars et ou d'euros.
Le marché parallèle de la devise est en pleine expansion. Comment fonctionne-t-il ?
Tant que des résidents algériens pensent que leur patrimoine en dinar est menacé, la spéculation va continuer. Si, aujourd'hui, on dévalue le dinar sur le marché officiel pour le rapprocher du taux parallèle, celui-ci passerait de 140 à 200.
Ce sont les montants énormes échangés sur ce marché illicite qui explique ce phénomène.
Comment devrait s'orienter la politique de change de l'Algérie pour être plus efficace ?
Le dinar doit être proche des fondamentaux économiques. Dans toutes mes études, je propose une formule qui rapproche le dinar de sa valeur relative.
En l'absence d'un marché des changes qui génère des mouvements spéculatifs, le taux du dinar doit se rapprocher des différentiels de taux de croissance du PIB, de la productivité et autres indices (document joint).
Pour les banquiers, l'émission d'un billet de 2 000 DA signifie une dévaluation du dinar qui ne dit pas son nom...
Absolument pas, en Europe on a des billets de 500 euros. Vu les niveaux atteints par l'inflation et les taux de change du dinar actuels, cette mesure me paraît neutre.
Par contre, ce qui peut générer une dépréciation réelle du dinar ce sont des hausses de prix intempestifs orchestrés par les oligopoles qui dominent le marché des biens et services et le lobby des importateurs.
Quelles sont les chances de création d'une monnaie unique maghrébine dans un contexte où l'Algérie et le Maroc ne parviennent pas à dépasser leur dissensions politiques ?
J'ai proposé la mise en place d'une monnaie commune dans un premier temps que j'ai nommé dirham, contraction de dinar et de dirham qui cohabiterait avec les monnaies nationales. C'est un peu l'ECU qui fut une monnaie commune européenne avant l'euro. Mais, contrairement à l'ECU, le dirham sera utilisé dans les échanges intramaghrébins de biens et services, de capitaux et par les touristes maghrébins. Actuellement, il faut passer par des devises pour se rendre d'un pays maghrébin à un autre ou pour acheter des produits.
Cet instrument de règlement et de facturation peut se mettre en place rapidement et fera passer les échanges intramaghrébins de 2% à 40%, ce qui est la moyenne de toutes les zones économiques intégrées. Le Maghreb est la seule région au monde qui n'est pas intégré.


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