La notion du renouveau agricole et rural commence à “s'incruster” progressivement dans l'esprit de l'agriculteur. Celui-ci semble s'approprier la politique agricole prônée par le département de Rachid Benaïssa. Cet objectif n'a pu être atteint qu'après avoir introduit de profondes réformes dans le secteur de l'agriculture. C'est en fait le règlement par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) des différents problèmes soulevés par les intervenants dans l'acte agricole qui a instauré ce nouvel état d'esprit. En effet, les réponses et les solutions apportées à la sensible problématique du foncier et du financement ainsi que l'organisation de toutes les structures relevant du département n'ont fait que renforcer et sécuriser davantage la relation entre les agriculteurs, les éleveurs avec les terres agricoles. Ce qui a donné lieu à une visibilité plus claire pour tous les acteurs. Celle-ci a créé toutes les conditions favorables à l'investissement. Le secteur devient du coup attrayant et séduit non seulement pour les investisseurs nationaux mais aussi pour ceux d'outre-mer. Le Madr a procédé également à un recentrage de ses activités. Des mesures ont été prises pour la régulation du marché, l'accompagnement des différents acteurs, le renforcement des capacités humaines et l'assistance technique. La tutelle s'est adjugée aussi la mission de la promotion de la production nationale. Tous les espaces de concertation tels que les conseils interprofessionnels, les Chambres de l'agriculture… ont été en outre réactivés et mis en orbite. Cette restructuration a provoqué une libéralisation des initiatives et ouvert de nouvelles perspectives d'une intégration entre les industries agroalimentaires avec l'amont qui est l'agriculture. Cette réorganisation a ciblé aussi le monde rural dans toutes ses dimensions. “Les méthodes développées pour cela se construisent de bas en haut avec la participation des populations concernées et mettent en exergue les divers opérateurs économiques publics et privés”, explique Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture lors d'une entrevue qu'il a accordée à Liberté. Un solide trépied : foncier, financement et organisation… En plus d'être un facteur d'intégration des industries agroalimentaires, le sentiment du renouveau agricole, exprimé par les agriculteurs, constitue aussi ce fondement d'une démocratie participative locale. Concernant le foncier, sur un potentiel de 219 000 dossiers de demandes de concession, 145 000 ont été déposés, soit un taux de 65%, en moins de 9 mois. Il faut tenir compte du fait qu'un délai de dépôt de 18 mois est accordé pour les postulants. Autrement dit, le dernier délai est fixé pour le mois de février 2012. “Le rythme est satisfaisant. Ce qui dénote de l'intérêt que portent les agriculteurs à ces concessions”, observe le ministre. Ce constat a été confirmé par les observateurs qui ont affiché leur optimisme. Le 1er trimestre de l'année 2011 a été consacré à la mise en place d'instruments importants dans le renforcement du cadre économique et réglementaire et des instruments d'accompagnement liés à l'activité agricole. Si l'on juge les appréciations des cadres dirigeants du secteur qui ont présenté leur bilan récemment, l'on peut déduire que des avancées ont été concrétisées suivant la politique agricole tracée. “Collectivement, ce défi mérite d'être relevé et la marge de progrès reste encore importante. Il faut cependant un travail durable”, remarque-t-il. Quant au financement, Rachid Benaïssa estime que les trois crédits proposés à savoir Rfig, le défi et le fédératif sont une réaction à un diagnostic établi et une réponse à une demande de la part des agriculteurs. Abordant le volet lié à la régulation à travers le dispositif Syrpalac, le ministre affirme que celui-ci se renforce de campagne en campagne grâce au système de contractualisation pratiqué entre tous les acteurs suivant les diverses filières notamment le lait, les céréales, la pomme de terre, la tomate industrielle, les viandes blanches... Interrogé sur l'importation de l'orge après l'avoir exporté il y a à peine une année, M. Benaïssa répond : “Il y a une année, on disait qu'il fallait renouer avec les réseaux d'exportation. Car, les surplus enregistrés devraient être exportés. Parfois, des importations d'appoint sont nécessaires. C'est une pratique naturelle à laquelle recourent tous les pays y compris les plus développés.” Aujourd'hui, le ministre estime que son département a appris de nouveau les mécanismes de l'exportation d'orge, de la pomme de terre… Des petites niches sont en train de se mettre en place. Sur le registre des préparatifs pour le mois de Ramadhan, Rachid Benaïssa avoue que son département veille durant toute l'année à la disponibilité de tous les produits agricoles de large consommation.