L'Union générale des entrepreneurs algériens, fédération de Bouira, tire la sonnette d'alarme. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, l'union énumère les problèmes dans lesquels patauge le secteur du bâtiment. “Les entrepreneurs du BTPH sont au bord de l'asphyxie en raison des différents problèmes de plus en plus graves qu'ils rencontrent dans leur quotidien”, lit-on dans le communiqué. Les raisons sont multiples. Les dernières hausses des salaires et des matières ont entraîné dans son sillage l'ensemble des prix de produits de la construction ayant atteint les 30% selon l'indice des matières paru en avril 2011. Cette hausse a entraîné un déficit budgétaire à l'entreprise évalué à 25%. “Si l'on considère un budget de départ de 10 000 000 DA nous aurons au bout de 12 réinvestissements une perte de 75% de la valeur initiale. Il en restera que 2 500 000 DA.” Pour eux la solution est simple : “Les indices parus dans le Journal officiel auraient dû prendre en compte l'augmentation des salaires. Les entrepreneurs sont sujets au lancement des travaux pour des raisons d'urgence avant la signature de marchés et contrats. Les changements de responsables de secteurs ayant ordonné les travaux mettent en stand-by le payement des travaux réalisés et certains directeurs refusent de prendre le passif de leur prédécesseur. Malgré les bonnes intentions du wali ayant ordonné la mise en place d'une commission pour un règlement définitif, ce n'est pas le bout du tunnel. Ajoutons à cela le non-payement des situations de révision des prix par des maîtres d'ouvrage depuis 2005. Les études de projet parfois ne sont pas fiables et au lancement de la réalisation, des travaux supplémentaires sont jugés nécessaires mais leur payement n'intervient qu'en fin de chantier. “Ce retard équivaut à amputer les moyens financiers de l'entreprise. La retenue de 2 000 000 DA engendre un trou financier d'une valeur d'un logement chaque fois que le montant est réinvesti au moins 9 fois par an.” Les délais d'exécution sont posés avec acquitté. “Les ODS d'arrêt et de reprise des travaux ne sont pas établies au moment généré. Les délais épuisés, ce sont les avenants qui seront rejetés en application de la réglementation.” Les cimenteries sont considérées comme les premiers fournisseurs en ciment sur la base d'un dossier comportant l'attestation des besoins. Plusieurs entreprises n'obtiennent pas plus de 50% de leur programme pendant la durée de réalisation impartie. “Les cimenteries se sont érigé le droit d'arrêter la livraison de ciment aux entreprises qui sont hors délais. Ces entreprise rachètent le ciment qui leur est destinée à 200% de son prix aux portes de la même usine et sans facture.” L'UGEA interpelle les pouvoirs publics à intervenir pour pallier à cette situation avant que beaucoup d'entreprises ne déposent leur bilan.