L'Association générale des entrepreneurs Algériens (AGEA) tire «la sonnette d'alarme sur les conséquences qu'engendrerait l'absence de quantités suffisantes de ciment sur le marché national». C'est en ces termes que cette association patronale attire l'attention des pouvoirs publics sur le problème du manque de ciment sur le marché. Un problème que l'on croyait pourtant résolu après toutes les assurances du ministère de l'Habitat, notamment ces derniers mois. Le communiqué de l'AGEA note que malgré l'urgence, le projet d'importation du million de tonnes de ciment pour faire face à la «pénurie» n'a pas encore vu le jour. «Les entrepreneurs algériens continuent, quant ils le peuvent, de s'approvisionner au marché noir en payant parfois le double de la valeur du sac de ciment, afin de ne pas arrêter brutalement les travaux de leurs chantiers», ajoute le communiqué qui s'interroge sur le temps que peuvent tenir encore toutes ces entreprises face à «un problème récurrent, qui revient régulièrement malgré la multiplication des cimenteries à travers le pays et malgré toutes les promesses faites pour remédier à ce problème». L'AGEA qui averti qu'à la longue, certaines entreprises risquent purement et simplement de disparaître et avec elles des milliers d'emplois, signale par ailleurs l'absence sur le marché ces derniers mois d'autres matériaux, à l'exemple du fer et du sable, ce qui est un prélude, poursuivent les rédacteurs du document, à une autre pénurie qui va être à l'origine d'une hausse des prix des produits sus-mentionnés. L'Association générale des entrepreneurs algériens va encore plus loin en dénonçant «l'anarchie et la mainmise de certains barons sur le marché et qui fixent les prix des produits au gré de leur intérêts». «Nous disons non au fatalisme», poursuit le communiqué qui interpelle solennellement le gouvernement, afin de mettre en place des mécanismes de contrôles efficaces pour «lutter contre ce danger qui peut provoquer la paralysie imminente de nos chantiers et, par ricochet, la destruction d'un segment important de notre économie». Il faut préciser que le secteur du BTPH est le premier employeur dans notre pays. Une «paralysie» des chantiers pour manque de matériaux de construction équivaudrait à une mise au « chômage technique » de plusieurs dizaines de milliers d'employés, principalement dans le bâtiment. L'AGEA exhorte dans son communiqué les entreprises relevant de son secteur à placer l'intérêt du pays avant toute considération. L'organisation patronale annonce qu'elle organisera à partir du 15 novembre prochain une caravane qui la conduira dans un premier temps dans plusieurs wilayas de l'Ouest, à commencer par Oran. Plusieurs conférences, poursuit-on, seront organisées avec les entreprises du BTPH mais aussi les responsables locaux au niveau de ces wilayas, pour «coordonner le travail dans la lutte contre les pénuries et les hausses injustifiées des prix des matériaux de construction, à leur tête le ciment».