Après la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), c'est au tour de la Fédération nationale des travailleurs des industries agro-alimentaires de tirer la sonnette d'alarme sur la situation que traverse la filière lait, particulièrement critique, liée à une hausse drastique des prix de la matière première sur le marché international en raison d'une restriction de l'offre. Cette restriction, explique la fédération dans un communiqué parvenu à la rédaction risque de perdurer selon les éléments d'analyse et d'appréciation élaborée par le département américain de l'agriculture (USDA) et l'Office français de l'élevage qui estiment que la hausse des prix n'est pas éligible à s'estomper au motif qu'elle est la conséquence de la sécheresse dans les pays potentiellement producteurs de la poudre de lait ainsi qu'à des enjeux politico-économiques résultant du retrait de la subvention aux exportations au niveau de l'Union europeenne. En Algérie, si cette hausse des prix n'est pas jugulée à travers une stratégie de soutien par l'Etat au gré d'actions de subventions, elle entraîne inéluctablement l'effondrement de l'ensemble du tissu industriel réalisé autour de la filière lait , avertit le syndicat . Autant dire que la situation est des plus inquiétantes d'autant plus qu'elle touche à un produit de forte consommation, chose qui se répercute négativement et directement sur le consommateur. Le lait coûtera encore plus cher. La hausse des prix du lait en Algérie a déjà atteint 10% en raison de l'augmentation de 60% du prix de la poudre de lait sur le marché international. Par ailleurs, la production de lait pasteurisé qui constitue 90% de l'activité des laiteries est tributaire des importations de la poudre sachant sue le lait cru collecté ne représente qu'un taux d'intégration de 30 %. Dans un tel contexte, les filiales du groupe public Giplait sont exposées à des déficits significatifs sans palliatifs possibles ou parades managériales devant des facteurs exogènes influents contre lesquels les ressources et les potentialités de l'entreprise restent impuissantes, regrette la Fédération nationale des travailleurs des industries agro-alimentaires. Cette évidence sera assurément confirmée dans les prochains mois si la tendance à la hausse persiste. Pour rappel , des circonstances similaires ont été vécues au cours de l'année 200/2001 où les pouvoirs publics ont dû intervenir pour préserver la filière en décidant d'une hausse du prix lait pasteurisé. Pour le cas qui se pose actuellement, la hausse des prix de la poudre de lait conjuguée à un problème de financement des importations par la BADR qui fait usage de mesures trop sévères ont amené le groupe Giplait à réduire sa production, lit-on dans le communiqué et par conséquent une régression des quantités de lait pasteurisé sur le marché. Cette situation traduit la réaction naturelle de tout opérateur industriel incapable du supporter une charge au-dessus des ses moyens financiers.