La Banque d'Algérie a démenti, hier, l'information selon laquelle des billets de 2 000 DA contrefaits circuleraient sur le marché parallèle de la devise, voire hors circuit bancaire. “Aucun cas concret nous a été signalé. Nous travaillons en étroite collaboration avec les services de sécurité : DGSN, gendarmerie. Aucun cas de saisie de billets contrefaits nous a été signalé. C'est de l'intox”, a indiqué, hier, un responsable de l'institut d'émission, à l'occasion de la visite de l'imprimerie de la Banque centrale implantée à Alger. Une première pour la presse. Là, un expert de cette institution nous a expliqué que ce billet de 2 000 DA ne peut être imité ou contrefait. En un mot, il est infalsifiable, selon la Banque d'Algérie. Un système complexe d'éléments incorporés dans le nouveau billet le sécurisent totalement, lui assurent une très bonne protection contre la contrefaçon, a-t-il laissé entendre. En gros, le papier, les encres et le graphisme ont été choisis pour qu'on ne puisse pas scanner et fabriquer ainsi de faux billets. Par exemple, en filigrane le portrait de l'Emir Abdelkader, tantôt visible, tantôt invisible, une bande holographique au recto du billet et un fil de sécurité au verso empêchent le scannage. En l'occurrence, à l'œil nu, on a une ligne discontinue. À l'ultraviolet, c'est une ligne continue. Des couleurs, grâce à des encres spéciales de sécurité, ne sont pas visibles à l'œil nu ou lorsqu'on scanne le billet. Le graphisme constitue un autre élément de sécurité. Des dessins ont été choisis en effet pour bloquer le scannage (on peut copier une zone mais pas l'ensemble des zones du billet). Concernant les techniques d'impression, des machines spécifiques sont fabriquées et commercialisées par deux ou trois fournisseurs qui ne les vendent qu'à des banques centrales, a averti l'expert. À noter que l'Algérie figure parmi les huit pays en Afrique qui produisent leur propre billet. À l'exception du papier spécial et des machines d'impression qui sont importés, tout est fait en Algérie : le design du billet en particulier de 2 000 DA, une phase importante dans le process d'émission a été conçu par une équipe algérienne. Quant à la disponibilité du billet de 2 000 DA, “on n'en est pas encore à la montée en cadence, prévue dans les prochains mois. La complexité de sa conception fait que le personnel de l'imprimerie n'a pas encore maîtrisé parfaitement le process”, a relevé un responsable de la Banque d'Algérie. Il faut rappeler que la Banque centrale a commencé à émettre le billet de 2 000 DA fin avril 2011. Quotidiennement, des véhicules blindés alimentent depuis les guichets de la Banque d'Algérie et des agences postales. Quant aux agences des banques commerciales où on enregistre une absence de ces billets, ce n'est pas pour l'heure la priorité de l'institut d'émission, a confié un responsable de la Banque d'Algérie. La priorité était de régler le manque de liquidités enregistré dans les agences des PTT. Les billets de 2 000 DA ne sont pas également disponibles dans les distributeurs automatiques de billets (DAB). “Les banques commerciales et les agences des PTT doivent d'abord programmer ces DAB pour qu'ils soient alimentés et pour que les clients puissent retirer les billets de 2 000 DA”, a expliqué un responsable de l'institut d'émission. Autre information importante : il convient de rappeler que les billets de 2 000 DA sont disponibles au niveau des guichets de la Banque d'Algérie de Zirout-Youcef, selon un responsable de cette institution. Concernant les autres billets, depuis 2010, la Banque d'Algérie a engagé une opération d'impression de billets de 200 DA pour remplacer les billets retirés de la circulation et détruits en raison de leur mauvais état. Cette action de “rafraîchissement” des billets se poursuit toujours. Revenons à la sécurité des billets, le suivi de l'évolution des techniques des faussaires ne relève pas de la Banque d'Algérie, a affirmé un responsable de l'institution. “La police et la gendarmerie disposent de services développés dans la lutte contre la contrefaçon de billets. Le suivi de cette criminalité économique relève de leurs missions”, a-t-il ajouté. Mais, au final, qui a intérêt à verser dans l'intox ? La main “invisible” des barons de l'informel semble une piste à ne pas négliger.