L'inamovible ministre de l'Education qui avait menacé, auparavant, de recourir à une décision extrême, en l'occurrence la fermeture de l'université, vient, encore une fois, de jeter l'huile sur le feu en bloquant toute possibilité de dialogue avec la famille des enseignants qui ne demande qu'à être réhabilitée dans ses droits légitimes. Pour faire pire, on ne peut pas faire mieux. On déclare d'abord la “grève illégale”, on affirme ensuite ne pas “être au courant” de son déclenchement, puis on tabasse des enseignants parce qu'ils sont sortis dans la rue, on défère certains d'entre eux devant la justice pour “attroupements non autorisés” et enfin on les suspend de leurs fonctions. Toute cette batterie de mesures répressives est prise au moment même où le mouvement de protestation enclenché par deux syndicats, non encore agréés, certes, mais très représentatifs sur le terrain, est largement suivi à travers le territoire national. L'inamovible ministre de l'Education qui avait menacé, auparavant, de recourir à une décision extrême, en l'occurrence la fermeture de l'université, vient, encore une fois, de jeter l'huile sur le feu en bloquant toute possibilité de dialogue avec la famille des enseignants qui ne demande qu'à être réhabilitée dans ses droits légitimes. Du coup, c'est une véritable politique de la terre brûlée qui est engagée par un ministre dont l'impact sur le secteur de l'éducation s'avère désormais négatif et risque de conduire inévitablement vers l'impasse. Après plus de dix années à la tête de ce département, Boubekeur Benbouzid n'a rien réglé des problèmes des enseignants, des professeurs et des chercheurs. Pis, il a laissé s'accumuler, au fil du temps, des préoccupations mineures qui ont fini par devenir d'inextricables drames. On ne peut pas décemment parler de la réforme de l'école et donc demander à des enseignants qui, en théorie, ont en charge la formation des générations futures, de faire le maximum quand, dans la pratique quotidienne, ils sont confrontés au mépris, à la misère et à l'humiliation. Humiliés d'avoir été mal rémunérés, mal considérés, mal nourris, mal protégés et incapables d'assumer leurs propres familles, ils sont, aujourd'hui, acculés à faire des choix difficiles. En l'occurrence, engager une bataille qui, bien entendu, prend systématiquement en otages des milliers d'élèves — ce qui est inévitable dans ce genre d'action extrême — mais dont les résultats peuvent être d'une importance capitale pour tout le corps. À condition bien sûr que le gouvernement y prête une oreille attentive. Ce qui n'est pas le cas pour le moment. En attendant, le bras de fer, du reste inutile, engagé avec les enseignants, achève de discréditer un gouvernement déjà fortement éclaboussé par des scandales politiques d'une extrême gravité. S. T.