La crise qui secoue Algérie Poste ne semble guère proche du dénouement. Les postiers, qui ont rejoint leur lieu de travail, hier, n'ont pas agréé l'accord conclu jeudi dernier entre la direction générale de l'entreprise et les représentants syndicaux (affiliation à l'UGTA), avec l'aval du ministère de la Poste et des Technologies de la communication et de l'information, au terme d'une réunion du conseil d'administration qui aura duré 48 heures. Il a été convenu, en effet, de consentir, au profit des travailleurs d'Algérie Poste, une augmentation de l'ordre de 30%, applicable en trois tranches (20% en juillet 2011, 5% en janvier 2012 et le reste en juillet 2012), ainsi qu'une valorisation des primes sans toutefois accorder l'effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Le collectif des travailleurs d'Algérie Poste estime que l'accord salarial ne bénéficiera pas à une grande partie des postiers. Il prend pour exemple édifiant, le cas des facteurs, qui représentent plus de 25% de l'effectif global de l'entreprise (environ 6 000 salariés), mais qui ne seront pas touchés par les différentes primes instituées. À vrai dire, les postiers ont constaté que l'accord avantage quelques catégories du personnel. Tel est le cas pour les comptables, dont le nombre ne dépasse pas les 500 à travers le territoire national ou celui des transporteurs de fonds, chiffré à 150. Bien entendu, l'effet rétroactif, qui leur a été refusé, constitue la principale raison du mécontentement. À Algérie Poste, ils s'estiment lésés, puisque tous les autres corps de métiers, qui ont obtenu des augmentations salariales, ont eu également des rappels à partir de janvier 2008. “Pourquoi pas nous”, s'interrogent-ils. Selon nos sources, les bureaux de poste dans les wilayas de Blida, Tipasa, Aïn Defla, Chlef, Oran, Mascara, Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira, BéjaIa, Constantine, Mila ainsi qu'une grande partie de la wilaya d'Alger, n'ont pas repris le travail, hier, samedi, comme souhaité par la direction générale et la tutelle. Les quelques bureaux de poste opérationnels fonctionnaient grâce à la mise à contribution, pour l'activité des guichets, des agents de l'administration, des coordinations de wilaya et des nouvelles recrues dans le cadre de l'emploi des jeunes. Une série d'assemblées générales est prévue aujourd'hui, par le collectif des travailleurs en grève, pour convenir de la suite à donner aux mesures prises par la direction.