Je me nomme Laloui Youssef, ancien officier de police et l'une des victimes des actes de terrorisme. J'ai subi un acte de terrorisme avec trois de mes collègues, en 1994, durant l'accomplissement de notre devoir, et malheureusement tous mes collègues ont perdu la vie. Je fus le seul rescapé de cet attentat. J'ai été grièvement blessé : fracture au niveau de mon pied gauche, ce qui a conduit à une incapacité permanente (handicapé), et blessure au niveau de l'œil qui a résulté d'une perte de la vue, occlusion intestinale et d'une partie du foie et de la vessie sans oublier des blessures qui ont touché les membres du corps, en plus des troubles psychologiques. En août 1998, j'ai me suis présenté devant la commission médicale de la Sûreté nationale qui a confirmé l'impossibilité de reprendre mon travail d'une façon normale en raison du handicap et de l'incapacité causés par l'attentat terroriste. Ce qui m'étonne, c'est que la commission médicale de la Sûreté nationale m'a accordé un taux d'incapacité de 60% avec un salaire mensuel de 15 000 DA ; elle n'a pas pris en compte tous les handicaps d'une part, et d'autre part n'a pas pris en considération ma situation sociale difficile, compte tenu que je suis chargé de famille, père de 8 enfants. L'aîné de mes enfants, à cette date, ne dépassait pas16 ans. Le plus jeune était dans le ventre de sa mère. En plus de mon état de santé qui s'est détérioré, j'ai frappé à toutes les portes pour réexaminer mon cas et me rendre mon droit mais sans suite (en ma possession toutes les doléances et les réclamations, pétitions adressées à la direction de la Sûreté nationale de 2002 à 2011 et mon dossier médical et administratif de 1994 au 2011 qui confirment mes dires.)Monsieur le Premier ministre, je porte à votre bien aimable connaissance que je vous ai écrit et votre cabinet a transmis mes pétitions à la direction de la Sûreté nationale pour étudier ma situation et ma régularisation dans le cadre légal et réglementaire, mais en vain.J'ai été reçu par les deux directeurs de la Sûreté de wilaya de Sétif (le nouveau et l'ancien) à plusieurs reprises avec des promesses de régulariser mon cas mais il n'y a pas eu de dénouement.J'ai été reçu le 11 janvier 2011 par le directeur des ressources humaines de la Sûreté nationale sur la base d'une demande. Ce dernier m'a promis de trouver une solution à mon problème.Je suis disposé à comparaître devant une commission médicale et administrative de votre compétence. Je souhaiterais avoir affaire à une commission neutre (pas de la direction de la Sûreté ni de la Caisse nationale d'assurances) afin de garantir mes droits avec ses rapports de fond et objectif. À noter que je n'ai reçu aucun privilège en tant que victime du terrorisme avec la dégradation de mon état de santé et mes conditions sociales et vitales. Je souffre toujours de douleur en raison des fragments de balles qui sont encore dans mon corps. Et je suis dans un état d'incapacité totale, cloué au lit depuis 30 mois.En effet, j'ai subi plusieurs opérations chirurgicales en vain. C'est pourquoi, je suis obligé d'adresser mes requêtes et mes cris de détresse à vous Monsieur le Premier ministre dans l'espoir de trouver une oreille attentive. J'ai grand espoir que vous preniez en charge mon cas et que je trouve un écho favorable auprès de vous. Je vous sollicite afin d'augmenter mon taux d'incapacité à plus 120% avec un effet rétroactif à compter du 1er août 1998, cela avec la rectification d'une erreur intentionnelle des rapports de la commission médicale de la direction de la Sûreté nationale en attente d'être reconnu comme les hommes qui ont sacrifié leur vie, leur famille et leur tranquillité avec dévouement, passion, fidélité, abnégation pour que l'Algérie reste debout sous la bannière de la démocratie et de la République En comptant sur votre sens de responsabilité comme sur votre détermination, je vous prie d'agréer, monsieur le Premier ministre, l'assurance de ma sincère considération. Laloui Youssef - Victime de terrorisme Lotissement El-Ibrahim -Sétif