Youcef Laloui est un officier de police victime du terrorisme. En 1994, il est, avec trois de ses collègues, la cible d'une attaque. Ses camarades y laisseront la vie, et lui, entrera dans un coma qui durera 90 jours au service de réanimation du CHU de Sétif. Il s'en sortira avec une fracture au pied, une perforation du ventre et la perte de la vue. Après quatre mois d'hospitalisation et de nombreuses interventions chirurgicales, la victime sera, par la suite, transférée vers l'hôpital militaire de Aïn Naâdja où elle subira de multiples autres actes chirurgicaux au niveau du pied et des yeux. Une légère amélioration est perçue après trois longues années de soins et de souffrance. L'invalidité permanente, à 60 %, est alors prononcée par une commission médicale de la sûreté nationale en 1998. Cet officier, père de 8 enfants, dont l'aîné est né en 1976, handicapé moteur à 90 %, ayant perdu l'œil droit, au corps entaillé et partout meurtri, est mis à la retraite avec 15 000 DA par mois. Toutes les démarches et toutes les tentatives d'améliorer les conditions de vie de sa famille ont été vaines. Toutes les portes auxquelles il a frappé sont restées hermétiquement fermées. Dans une correspondance adressée à notre bureau, l'ancien officier de police, victime de terrorisme, dénonce la fin de non-recevoir et l'indifférence opposées à ses doléances par le bureau des litiges de Hydra, celui des affaires sociales et celui de la santé de la police, en plus du bureau de sécurité sociale de la DGSN d'El Biar. Plus de 4 requêtes, faites au directeur général de la sûreté nationale, n'ont eu aucun écho. L'état de santé de Youcef Laloui se dégrade chaque jour un peu plus à cause des fragments de balles dans son corps. Selon lui, la sûreté de la wilaya de Sétif, dans le souci de dégager sa responsabilité, aurait refusé d'intervenir et de lui apporter une quelconque aide, sachant que s'il en est là aujourd'hui, c'est suite à un devoir accompli, où ses collègues y avaient laissé la vie. Les médecins de la clinique internationale de Chelghoum Laïd et de celle de la police de Hydra ont déclaré son état de santé vraiment compliqué. Aucune instance de la sûreté nationale ne veut, semble-t-il, prendre en charge cette victime du devoir, qui mérite non seulement un peu plus d'égard et de considération, mais une prise en charge médicale plus efficiente et une révision du taux d'invalidité, qui lui permettra de vivre décemment lui et sa petite famille, laquelle en a déjà payé le prix fort.