1219 décharges sauvages sont recensées à travers les daïras et communes de la wilaya. Pas moins de 300.000 tonnes de déchets domestiques, dont 25 tonnes de déchets d'emballage éligibles du reste au recyclage et à la valorisation, sont annuellement rejetées dans la nature par les ménages de la wilaya de Tizi Ouzou. La population est estimée à près de 1200.000 habitants. Dans ce contexte, la wilaya de Tizi Ouzou fait face à un vrai dilemme posé par la multitude de décharges incontrôlées sur son territoire. Ces décharges sauvages poussent comme des champignons, un peu partout, offrant à la capitale du Djurdjura et l'ensemble de ses communes une image hideuse. Le constat est amer. La région est sale et l'environnement est pollué. Les déchets s'accumulent sur les routes des localités rurales et sur les trottoirs des centres urbains. Les décharges publiques communales, naturellement conçues pour recevoir les ordures ménagères, posent de nombreux problèmes aux collectivités locales et à la direction de l'environnement de la wilaya. Les tonnes de déchets quotidiens que rejettent les ménages dans la wilaya de Tizi Ouzou, sont un casse-tête à tous les niveaux de responsabilité et une préoccupation permanente des citoyens. La wilaya compte 67 décharges communales non contrôlées pour autant de communes, et des dizaines de milliers de dépôts sauvages et anarchiques visibles sur les abords des routes. Certaines communes souffrent de l'absence de sites appropriés et des reliefs fortement accidentés telle que Aïn El Hammam. Cet état des lieux a amené la direction de l'environnement à proposer vainement la solution de l'intercommunalité. L'opposition des citoyens à ce genre de solution a eu raison des projets proposés par l'administration de wilaya. La situation est alarmante et les dégâts inestimables. Avec des moyens rudimentaires (une brouette, un balai et une pelle), les services de voirie des communes, débordés, s'acquittent tant bien que mal de leur tâche. De ce fait, cette wilaya est en passe de devenir l'une des villes les plus crasseuses du pays. Il existe des cités «poubelles» où des tonnes d'immondices et détritus divers débordent parfois sur la voie publique et disputent aux piétons le trottoir. La situation dans laquelle se trouvent la forêt de Yakouren et son tapis végétal, tout comme les abords de la RN 12, envahis par des ordures de toutes sortes qui agressent le regard des passants, interpelle les consciences. 1219 décharges publiques sont recensées à travers les daïras et communes que compte la wilaya. Pis encore, si la sonnette d'alarme est tirée, la solution tarde toujours à pointer à l'horizon. Cela engendre des conséquences néfastes pour la faune et la flore et l'environnement en général. La situation constitue aussi une menace pour les ressources naturelles, les plans d'eau notamment les barrages. L'ensemble des ménages de la wilaya rejettent quotidiennement une quantité de déchets tous types confondus estimée à près de 900 kg. Les services de voirie ramassent de leur côté l'équivalent de 320.000 tonnes annuellement. Il est clair que ces quantités dépassent la moyenne nationale. Pour le traitement et l'élimination de ces déchets, la wilaya s'est dotée d'un ambitieux programme s'étalant jusqu'à 2014. Il porte sur l'étude et l'aménagement de 4 centres d'enfouissement technique (CET) et 34 décharges contrôlées, dans les variantes communales et intercommunales, ont indiqué les services concernés au niveau de la direction de l'environnement. Sur les quatre CET programmés, trois sont déjà achevés et mis en exploitation respectivement au chef-lieu de wilaya et dans les daïras de Draâ El Mizan et Ouacifs. Ces localités sont considérées parmi les agglomérations les plus peuplées de la région, selon la même source. Cependant, on déplore le non-lancement, à ce jour, du projet de CET prévu au site de Boubhir, dans la commune d'Aït Yahia, au profit des communes des daïras d'Azazga, Aïn El Hammam et Mekla. La concrétisation de ce CET butte sur l'opposition de citoyens pour des motifs liés soit à l'aspect indemnisation ou à des considérations de nuisances environnementales, regrette-t-on encore. Pour dissiper les craintes infondées des uns et des autres, une enveloppe a été dégagée pour indemniser les expropriés pour utilité publique. Sachant toutefois, que c'est l'inexistence de foncier public qui a imposé le choix pour ce site. D'autres arguments sont émis en direction de ceux qui entretiennent des préjugés défavorables à la réalisation de ce projet par la direction de l'environnent. Cette entité administrative réitère sa disponibilité permanente à dialoguer avec les concernés, met en avant la réalisation d'une étude d'impact prenant en compte tous les paramètres de protection de l'environnement, y compris des ressources hydriques souterraines et superficielles. De plus, le CET sera doté d'installations appropriées pour la récupération et le traitement des lixiviats et des biogaz. Des projets de décharges contrôlées sont prévus dans le cadre de l'élimination des dépotoirs sauvages improvisés à ciel ouvert au niveau de la plupart des villages de la région. Dans ce sens, il est fait état du lancement imminent de deux décharges à Béni Douala et Béni Z'menzer, tandis que le reste est prévu pour sa concrétisation au fur et à mesure de l'achèvement des études, a-t-on indiqué de même source. Parmi les principaux problèmes auxquels est confronté le secteur de l'environnement au niveau local, on cite, entre autres, la consistance des déchets inertes (gravats) provenant des secteurs du bâtiment et des travaux publics. Ces déchets solides sont déversés, faute d'un site approprié, le long des routes, dans les forêts, les cours d'eau. La grande partie est déversée dans les décharges destinées pour recevoir les déchets domestiques. Cela contribue ainsi, à leur saturation avant terme, a-t-on souligné à la direction de l'environnement pour mettre en exergue l'impérative nécessité de réaliser une décharge pour l'accueil de ce type de déchets solides, dans une région où le secteur de la construction est considéré parmi les plus florissants. L'autre plaie défigurant le paysage de la région a trait à l'existence un peu partout dans la wilaya de ce qui est désigné sous l'appellation de «déchets encombrants». Ainsi, pas moins de 215.100 lots de déchets mécaniques et électroniques, ainsi que près de 220.000 véhicules hors usage, dont 120.886 âgés entre 16 et 20 ans, ont été recensés, selon les statistiques de l'administration de l'environnement. Cela est vérifiable du reste au niveau de ces cimetières de voitures que sont les innombrables casses, dont notamment celle de Tirmitine, sur la RN 30 menant de Draâ Ben Khedda à Boghni.