Le secrétaire général du FLN semble avoir repris les rênes du parti et gagné la bataille contre les redresseurs. Cela se lit dans la confiance qu'il a mise dans son discours, hier, à l'occasion d'une rencontre avec les élus à la veille du renouvellement des instances de l'Assemblée nationale. “Après la session du Comité central, j'ai promis de tout faire pour calmer l'atmosphère. J'ai rencontré Goudjil. Je l'ai écouté, j'ai demandé à connaître leurs revendications. J'ai entendu la même histoire”, dit-il, rappelant les revendications : revoir la composante du CC et l'assainir des intrus, les structures du partis. “Goudjil n'a pas l'ambition d'être dans le CC, mais a exigé de l'assainir”, a-t-il précisé. Il était prévu l'installation d'un groupe commun pour étudier les dossiers des membres du CC. Mais Belkhadem a exigé que rien ne se fera en dehors du Comité central. “Nous tenons notre légitimité, la vôtre et la mienne du CC et du congrès. En dehors, c'est une atteinte à la légalité”, a-t-il argué. Et de lui rappeler aussi qu'il (Goudjil) était responsable avant ainsi que des situations similaires sinon plus graves en lui citant des noms. Certainement pour faire plus transparent que ses contestataires, M. Belkhadem donnera même les noms des quatre émissaires qui ont insisté pour qu'il aille à sa rencontre. Benhamouda, Guezan, Cherchali et Sbaâ. “Je crois au dialogue dans les limites de l'intérêt général, qui aboutit à la conciliation et non au marchandage”, dit-il. L'impression après cette amorce de discussion : “Ils sont revenus au premier carré”, a-t-il affirmé. Laissant, cependant, une petite porte ouverte avec la caution du bureau politique qui maintient la position de poursuivre l'initiative des quatre, le SG du FLN exclut toute possibilité d'action en dehors des instances du parti, les invitant à venir exposer leurs problèmes. “En Dehors du CC, il ne reste aucun tuteur sur le FLN”, a-t-il tranché. Il a reconnu l'existence de lacunes dans la gestion du parti en raison de son expérience, de son envergure, mais a estimé qu'“on ne peut pas le gérer comme une caserne”. Et de dénoncer l'installation des structures parallèles qui rassemblent les déçus. M. Belkhadem refuse de s'engager “dans des rixes secondaires qui font oublier l'essentiel”. La poursuite de la tension entre les deux parties risque de porter un coup au parti à l'approche des législatives de 2012. D'où ce souci, le rappel et la mise en avant constants du SG du FLN de cette perspective. D'ailleurs un groupe de travail a été installé hier pour se pencher sur les grands axes de la précampagne. Il a, par ailleurs, convoqué une session extraordinaire du CC pour le 23 juillet pour le dossier des réformes, installé la commission de préparation des élections et l'université d'été qui se déroulera au début septembre à Annaba. Il a, enfin, invité les députés qui ont opté pour l'urne pour choisir les présidents de commission et vice-présidents à l'APN à confirmer la majorité du parti en ajoutant aux trois vice-présidents le siège laissé par un parti (le RCD qu'il n'a pas cité) et bien entendu une majorité des commissions. Cette rencontre a servi en définitive surtout pour Belkhadem à lancer un dernier message aux redresseurs et aussi pour donner sa version du contenu de son tête-à-tête avec Goudjil.