Voilà un an que les Belges ont voté aux législatives anticipées pour renouveler l'exécutif fédéral. Depuis lors, des négociations sans fin se poursuivent entre les protagonistes vainqueurs de ce scrutin. La gestion de ce petit pays de quelque 30 000 km2 (1/80e du territoire algérien) est complexe. Au nord les Flamands d'expression néerlandophone. Au sud les Wallons, francophones. La capitale, Bruxelles, ancienne ville flamande située géographiquement en Flandre, est aujourd'hui, une ville essentiellement francophone. Un Etat fédéral, résultant d'une réforme de l'Etat datant d'une trentaine d'années. Trois régions : la région wallonne, la région flamande et la région de Bruxelles-Capitale comprenant 19 communes. Trois communautés linguistiques et culturelles qui ne coïncident pas nécessairement avec les régions : une communauté française composée de la Fédération Wallonie-Bruxelles, une communauté flamande et une communauté germanophone, aux confins des frontières avec l'Allemagne. Sept gouvernements. Un imbroglio institutionnel qui a toutefois permis de mettre en exergue la spécificité belge et le sens du compromis des dix millions d'habitants de ce royaume. À cela, s'ajoute une capitale fédérale, Bruxelles, qui est également capitale de la Flandre alors que la Wallonie a fixé sa capitale à Namur. Le résultat du dernier scrutin a été clair: dans la partie néerlandophone du pays, les nationalistes de la NVA, républicains ancrés à droite, constituent la principale force politique flamande. Au sud du royaume, les socialistes, orientés à gauche, tiennent le haut du pavé. Les uns et les autres, considèrent qu'une profonde réforme de l'Etat fédéral est indispensable, mais pour parvenir à cet objectif, il faut nécessairement rassembler les deux tiers des parlementaires... Depuis un an, alors que les initiatives se sont succédé, le statut de la région bruxelloise, la réforme des pensions, la politique d'asile et d'immigration, divisent les vainqueurs des dernières législatives anticipées. Selon des sondages récents, commandés par une télévision flamande, la NVA demeure le premier parti de Flandre. Malgré la crise qui s'éternise, cette formation continue même à grandir en recueillant presque le double des intentions de vote des chrétiens néerlandophones du CV & V, ancien partenaire de cartel de la NV A. Le CD &V qui a pratiquement été partie prenante de tous les gouvernements belges, depuis la Seconde Guerre mondiale, stagne même et ne se classe qu'en seconde position derrière la NVA avec 17,5% des sondés. Du côté des nationalistes flamands, le futur gouvernement fédéral devrait être de centre-droit. Pour les socialistes, majoritaires au sud du pays, il faut au contraire privilégier un gouvernement de centre-gauche intégrant les socialistes flamands. La quadrature du cercle se poursuit. Toutefois, certains voudraient bien clore les négociations en constituant un gouvernement avant la fête nationale du 21 juillet. Si la mission de l'actuel formateur Elio Di Rupo, devait échouer il est probable que les Belges soient à nouveau convoqués à de nouvelles élections. Mais celles-ci ne résoudront probablement rien.