La famille Matoub et des membres de la fondation qui porte le nom de l'artiste ont observé hier un sit-in devant la cour de justice de Tizi Ouzou. Reçu par le procureur adjoint, ce dernier a, selon les déclarations de la fondation Lounès-Matoub, annoncé la convocation de sa famille dans les prochains jours, dans moins de dix jours, vu que le complément d'enquête demandé par la justice en 2008 a été fermé. Toutefois, aucune date n'a été avancée pour la tenue du procès. Ils ont demandé une enquête qui répondra aux normes. Lors d'une conférence-débat animée, hier après-midi, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, Malika Matoub, sœur de l'artiste, Aïssa Rahmoune de la Ligue algérienne des droit de l'Homme et Farid Bouaziz, premier secrétaire fédéral du FFS, sont revenus sur ce procès dont la procédure est bâclée, la justice ayant désigné “des assassins alibi”, selon la sœur de l'artiste. “13 ans après l'assassinat de mon frère, le procès est resté au même point de départ. Nous avons demandé une enquête, une reconstitution des faits, une étude balistique et l'audition des 51 témoins et acteurs politiques de l'époque”, dira-t-elle. Et d'ajouter : “La justice a présenté et même ‘kidnappé' un repenti pour le présenter comme étant l'assassin.” “On ne veut pas que l'affaire soit classée sans une vraie enquête. C'est une mascarade. Sa famille, la fondation disent non à cette mascarade judiciaire”. Pour sa part, Me Aïssa Rahmoune dira qu'“on se demande si le procès de Matoub Lounès est politique ou non ou un procès ordinaire ? Non, sûrement pas. Il doit y avoir une reconstruction des faits. Puis, pourquoi Matoub Lounès a été assassiné, car il a chanté l'identité, la démocratie…?” Concernant les deux présumés accusés dans cette affaire, à savoir Malik Madjnoune et Chenoui Abdelhakim, l'interlocuteur dira que leur culpabilité de ces présumés accusés n'est pas avérée donc “ils doivent être libérés. Leur détention est anticonstitutionnelle”. Me Aïssa Rahmoune est même revenu sur la mort de Dial Mostapha, 42 ans, survenue jeudi à Azazga lors d'un attentat terroriste, il dira qu'“aucune bavure de ce genre n'est permise dans un pays où l'armée est professionnelle”. Pour Farid Bouaziz, premier secrétaire fédéral du FFS, “le peuple souhaite un vrai débat. à chaque fois, on nous invente de faux débats, de fausses routes, de faux dossiers, de fausses révolutions industrielles, de fausses révolutions culturelles. En un mot, tout est faux dans ce pays”. Et d'ajouter : “Le FFS n'est pas étonné par cette situation”. Il est à signaler que cette conférence-débat a été organisée dans le cadre des activités politiques du FFS à Tizi Ouzou.