L'histoire des relations entre Rome et Alger, avant et après 1962, est admirablement retracée à travers les témoignages contenus dans le dernier ouvrage, intitulé Ambassade d'Italie à Alger, présenté mardi soir au public par Son Excellence l'ambassadeur d'Italie, Giampaolo Cantini, au siège de la chancellerie. L'ambassade d'Italie à Alger, conçu et imprimé sur plus d'une centaine de pages dans une typographie d'art, est éditée en trois versions, italienne, française et arabe. La partie illustration, qui raconte l'historique de cette demeure de maître, s'est taillée une part non négligeable du livre. La version française a été réalisée par Mme Valentina Zavoli. L'auteur de la version arabe n'est autre que notre collègue Hanafi Hattou. L'ouvrage offre un voyage à l'intérieur de la villa Hespéria. Cette appellation remonte à 1953, date de son acquisition par l'Etat italien représenté alors par le consul général de l'époque pour 44 millions de francs. À l'origine, la bâtisse du siège de l'ambassade d'Italie, située au numéro 13, rue Cheikh-Bachir-El-Ibrahimi, s'appelait villa Hydra. Elle fut construite par François Manuel Joseph Tiné, riche homme d'affaires français. À l'issue de la présentation du livre, Son Excellence l'ambassadeur a invité les présents à une visite guidée de la villa Hespéria et des autres bâtiments construits à l'intérieur de la propriété de l'ambassade. Cette villa coloniale aux traits mauresques abrite la résidence de l'ambassadeur. La première halte était le parc et le jardin arboricole à l'italienne. Les invités de Giampaolo Cantini ont beaucoup apprécié les travaux d'aménagement engagés, tout en tenant compte des essences et des nouveaux arbres plantés. Le jardin est divisé en cadrans couverts de tonnelles de bougainvillées. Cette ex-maison de campagne a connu d'autres grands chantiers, de la restauration à la réfection des édifices, existant du temps des ex-propriétaires, les Tiné, en passant par la construction des nouveaux bâtiments. L'on y citera l'édification de nouvelles bâtisses à usage de bureaux ainsi que la réfection du théâtre qui a redonné à ce bâtiment tout son caractère artistique et restauré sa poly-fonctionnalité, en harmonie avec ses caractéristiques spécifiques. Pour les revêtements céramiques, l'auteur a consacré tout un chapitre où il nous fait découvrir les provenances des faïences qui ornent le hammam, la cheminée, la terrasse, la fontaine. Son Excellence Giampaolo Cantini a souligné dans son intervention la particularité du partenariat développé entre Alger et Rome depuis des décennies, en insistant que la villa Hespéria compte “beaucoup d'éléments symboliques qui témoignent d'une longue histoire entre les deux pays de la rive méditerranéenne”. L'Italie a continué à jouer un rôle important en toute circonstance, même pendant les années les plus difficiles qu'a vécu l'Algérie, a encore relevé l'ambassadeur qui a tenu à réitérer sa gratitude à M. Outoudert Abrous pour sa collaboration dans la réalisation de cet ouvrage.