La direction générale a déposé une plainte, accusant le syndicat de bafouer la réglementation. La justice n'a pas encore tranché le conflit opposant la direction générale de la SNTF au syndicat de l'entreprise. Le tribunal de Sidi M'hamed s'est déclaré “incompétent” pour le référé d'heure à heure. Il devra, selon des sources syndicales, se prononcer, aujourd'hui, sur la légalité ou non du mouvement de débrayage entamé depuis mardi dernier par les cheminots à travers le territoire national et ce, suite à la plainte déposée par les responsables de la SNTF, en accusant le partenaire social d'avoir bafoué la réglementation en vigueur. Néanmoins, notre collègue qui a fait état de la “légalité” de la grève des travailleurs de la SNTF s'est référée aux déclarations d'un membre du bureau syndical qui a affirmé que la justice a tranché en faveur des grévistes, c'est d'ailleurs ce que les organes de la presse nationale ont rapporté. En attendant que l'instance judiciaire examine la doléance de la direction générale, le mouvement de grève poursuit son petit bonhomme de chemin dans les gares et les stations ferroviaires, en causant des désagréments considérables aux voyageurs qui sont nombreux à prendre le train. Au cinquième jour du mouvement de protestation, aucune solution n'est dégagée afin d'assurer le service minimum conformément à la loi. Les choses se compliquent sérieusement entre les deux parties, puisqu'elles campent sur leurs positions initiales. Le syndicat ne compte nullement lâcher du lest jusqu'à satisfaction des points contenus dans la plate-forme de revendications. La direction générale se déclare incapable pour le moment d'accéder favorablement aux doléances des cheminots qu'elle a jugées excessives et démesurées, en raison de la situation financière de l'entreprise. Les responsables de la SNTF ont suggéré des augmentations salariales que le syndicat a rejetées en bloc et dans le détail. Tous les points inscrits dans la plate-forme demeurent cependant en litige. Les syndicalistes disent avoir soumis un programme de service minimum durant les jours de débrayage et la direction refuse d'accuser réception d'un tel programme. Après quoi, le secrétaire général du syndicat a adressé une copie du tableau reprenant le service au ministère des Transports. Pour le partenaire social, “la question du service minimum fait l'objet de litige et c'est pour cela que les cheminots demande l'ouverture de négociations autour de cette question”. Les syndicalistes considèrent que leur action de protestation est légale et licite et n'est entachée d'aucune irrégularité. Ils affirment que la grève a été votée à l'unanimité par l'ensemble des assemblées générales régionales et de wilaya. Le bureau syndical estime que le fait que le tribunal de Sidi M'hamed se soit déclaré incompétent est une victoire pour les cheminots. Hier, au siège du syndicat, les syndicalistes ont affirmé qu'ils ont gagné la bataille, en attendant la guerre, après le verdict du tribunal prévu pour aujourd'hui. Outre une action en justice, la direction générale a commencé parallèlement à envoyer des mises en demeure aux travailleurs grévistes pour qu'ils rejoignent leurs postes de travail. R. H.