Louisa Hanoune peut jubiler. Non seulement son parti est à l'abri du syndrome qui affecte certaines formations politiques, mais elle jouit aussi d'une estime incommensurable au sein de la base militante. Même si la décision, par strict respect des formes statutaires, devait être entérinée dans la soirée d'hier par le comité central auquel échoit également de désigner la permanence politique, le Ve congrès dont les travaux se sont achevés, hier, à Zéralda, lui a renouvelé sa confiance dans sa fonction incontestée de porte-parole du parti. “Tout le monde est d'accord pour la continuité, puisque le bilan adopté par le congrès a été jugé positif”, a expliqué Djelloul Djoudi, lors d'un point de presse animé à l'issue des assises. Louisa Hanoune aura aussi la lourde tâche, c'est le vœu de la majorité des congressistes, de trancher en compagnie de ses pairs au comité central, la question de la participation ou non du parti à la prochaine élection présidentielle. Ce souci de ne pas se lancer dès maintenant dans la course électorale est dicté par la gravité de la situation qui prévaut dans le pays. “Les congressistes ont estimé qu'il ne faut pas se précipiter. Ils ont chargé la nouvelle direction de multiplier les contacts, d'évaluer la situation pour se prononcer ensuite”, a encore expliqué le député du PT. D'ailleurs, un manifeste d'alarme, constitué pour l'essentiel de larges extraits du discours d'ouverture de Louisa Hanoune, vient d'être lancé pour recueillir les signatures des gens soucieux de la sauvegarde de la nation menacée, aux yeux du PT, d'effondrement. “Nous, Algériennes et Algériens, réunis en Ve congrès du PT, nous nous adressons à toutes les femmes et à tous les hommes de conscience, à toutes celles et à tous ceux qui, par-delà leurs appartenances politiques respectives, partagent nos inquiétudes, nos appels à la raison pour que soient préservées les chances d'un avenir commun (…)”, lit-on dans le manifeste. C'est donc le comité central qui jouit de la souveraineté de déterminer l'orientation politique du parti à qui échoit le rôle de désigner, s'il se prononce à l'évidence en faveur de la participation, le candidat officiel du parti à la prochaine élection présidentielle. Sur un autre registre, outre l'adoption des travaux des huit commissions et l'adoption de la liste du conseil national, structure de coordination constituée de représentants de chaque wilaya, le congrès a procédé à l'élargissement du comité central qui passe désormais à 38 membres. “Il répond au souci de donner la chance à l'émergence des cadres. C'est un chiffre qui a été arrêté selon nos besoins et nos capacités”, a justifié Djoudi. En outre, le PT a décidé de se doter désormais d'une organisation de jeunes qui sera affiliée au parti. Aucun amendement, par ailleurs, n'a été apporté au règlement et aux statuts du parti. Interrogé sur le secret des relations étroites qu'entretient le PT avec l'UGTA dont le patron Sidi Saïd a brillé par une intervention devant le congrès, jeudi dernier, le député Benmohamed a expliqué que “le syndicat représente tous les travailleurs algériens et dispose de racines historiques et couvre le territoire national”. “D'où notre opposition aux autres syndicats pour éviter l'effritement du mouvement”, ajoute-t-il non sans préciser que “si un appel à la grève est lancé par un autre syndicat, on le soutiendrait”. K. K.