Le chef du Conseil national de transition (CNT) a estimé hier qu'“il n'y a aucune chance, actuellement ou dans l'avenir, pour que Kadhafi reste en Libye” tout en reconnaissant qu'une telle offre lui avait auparavant été soumise. Le colonel Mouammar Kadhafi n'a désormais plus qu'une issue : “quitter le pouvoir et faire face à la justice”, a dit dans un communiqué Moustafa Abdeljalil. Dimanche, la colère a gagné les rues de Benghazi, le bastion des rebelles dans l'Est, en raison de la propagation d'informations selon lesquelles le CNT était prêt à permettre au “guide” de se retirer en toute immunité quelque part en Libye. Une centaine de personnes s'étaient ainsi rassemblées devant l'hôtel qui accueille les locaux du CNT au moment où un dirigeant du CNT donnait une conférence de presse, dans une rare démonstration d'opposition à Benghazi envers la direction politique de la rébellion. Cette offre, puis son retrait, illustre la division qui règne au sein du CNT où, selon des sources impliquées, d'anciens membres du régime font pression pour engager un dialogue avec des caciques à Tripoli, tandis que des opposants de toujours refusent toute discussion. Quoi qu'il en soit, le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, répète à l'envi qu'il ne cédera pas à la pression militaro-diplomatique, menaçant même d'exporter la guerre en Europe. Pays longtemps proche de Tripoli, avant de monter le ton ces derniers jours, la Turquie avait offert ses “garanties” pour permettre au dirigeant libyen une retraite sereine, ce qu'il a refusé.