Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a, dans un communiqué, procédé à l'évaluation du niveau de concrétisation de l'accord signé le 20 mai dernier, avec le ministère de la Santé. Cette évaluation a fait ressortir plusieurs éléments dont celui à l'origine de la colère des praticiens. En l'occurrence le nouveau régime indemnitaire qui correspond au statut établi en 2009 et non au statut signé lors des négociations de la commission mixte ministère de la Santé-syndicat. D'ailleurs, le CN estime que “ce niveau de régime indemnitaire n'est pas de nature à participer au règlement de la problématique du service civil”. Par ailleurs, le conseil national affirme qu'“il est en dessous de ce qui est légitimement dû aux praticiens spécialistes et également en dessous des engagements du MSPRH qui était de parvenir à, au moins, un doublement des salaires”, peut-on lire sur le même communiqué. Les membres du conseil national considèrent, en outre, qu'il y a un mouvement de discrimination dans le régime indemnitaire par rapport aux autres corps de la santé et d'autres institutions comme l'enseignement supérieur et l'éducation nationale. “La prime d'amélioration des performances a été plafonnée à 30% alors qu'elle est accordée à 40% aux autres départements et corps de la santé”. Quant aux taux des autres indemnités, ils ont été revus à la baisse, selon le communiqué, contrairement aux autres départements. Aussi, ils dénoncent “la dysharmonie qui caractérise la progression entre les grades, pénalisant le 3e grade, ce qui participe à dévaloriser la carrière du praticien spécialiste de la santé publique”. Concernant la revendication principale du SNPSSP sur l'amendement du statut, les pouvoirs publics se devaient de la prendre en considération avant le 30 juin dernier, estime ce syndicat. Cette demande consiste en la prise en charge immédiate de cet aspect pour remédier aux insuffisances du régime indemnitaire et réhabiliter pleinement dans ses droits le praticien spécialiste de la santé publique. Dans ce communiqué, le conseil national se plaint aussi du retard accusé par le ministère de la Santé malgré son engagement dans l'organisation du premier concours de passage au grade de principal. “Le MSPRH devait débloquer au niveau de la direction générale de la Fonction publique, (DGFP) les arrêtés interministériels y afférents dans la semaine suivant l'accord du MSPRH-SNPSSP du 20 mai”. Pour rappel, le blocage de ce premier concours de gradation de la santé publique depuis l'Indépendance pénalise des milliers de praticiens et cette situation est responsable du départ de milliers de praticiens spécialistes qui “met en péril tout le système de santé”. Pour le SNPSSP, deux revendications restent en suspens, notamment la prime d'intéressement ; le projet de sa mise en conformité avec les trois grades est encore en souffrance au niveau de la DGFP. Concernant le logement de fonction, la demande n'a toujours pas été prise en charge correctement. La dernière revendication concerne le service civil, le CN dénonce les “injustices” sur les mesures appliquées pour les médecins spécialistes et fausses solutions aux vrais problèmes de la couverture médicale spécialisée de l'ensemble du pays. “Nous constatons qu'il n'y a aucune volonté de solutionner cette problématique malgré toutes les propositions du SNPSSP depuis dix ans”. Enfin, le conseil national a conclu que l'accord de concrétisation du 20 mai “s'avère insuffisant” et si aucune évolution dans la prise en charge de la plate-forme de revendications n'est enregistrée d'ici septembre “il sera procédé à la convocation des assemblées générales locales pour prendre les décisions idoines”, conclut le communiqué.