L'écologie, l'environnement, la récupération et la retransformation constituent des thèmes brûlants et d'actualité. Aujourd'hui, le monde est envahi de déchets et détritus issus de différentes matières, tels les sachets et les bouteilles en plastique, qui deviennent envahissants. Si les autorités locales tentent d'éliminer et de rassembler “ces ordures”, les artistes, de leur côté, apportent également leur pierre d'achoppement à l'édifice de la politique du respect de la nature et à l'équilibre écologique, et ce, à travers l'art plastique. C'est dans cette lignée que douze artistes se sont regroupés dans une exposition collective. Intitulée “Récup Art”, elle se tient depuis le 28 juin au niveau du Centre des loisirs scientifiques, Alger. Tableaux, sculptures, le visiteur a l'embarras du choix. Si le thème est général, l'approche demeure individuelle. Les œuvres de Farid Atroun, autodidacte, sont un travail de récupération qui a pour support le bois flotté. À partir de ce matériau, ce sont différents objets qui sont fabriqués par l'artiste qui donne libre cours à son imagination alliant création et design. Madjid Guemroud expose différentes sculptures appartenant à “L'écol-Art”. Il en est de même pour Badredddine Bedidi qui sublime par ses créations diverses toutes réalisées à partir d'objets de récupération : seau d'eau, bouteilles en plastique, cuillères et louches, punaises. Avec un rien, il crée une abeille, une poule, une chaise, un lézard… Mohamed Massen, dans le même registre, mais avec une approche plus épurée, plus fluide, présente des réalisations sculptées dans le métal. De son côté, Omar Bouzid a opté pour un autre support dans son travail artistique : les feuilles de platane, de ficus ou pour le bambou comme support pour sa peinture, devenant des miniatures s'inspirant du quotidien. Où est la sortie ?, Illusion ou Différent, tels sont les intitulés des trois toiles de Nour Cheraz, autodidacte. Avec la technique du collage et de la récupération, elle livre un regard “réaliste” sur la vie, posant des questions existentielles. Dans son travail, Guelati Nadir jongle avec deux matériaux : les bouteilles de limonade qu'il colle sur une toile avant de recouvrir l'ensemble avec un tissu qui épouse parfaitement les formes sans le souci de la perfection et de l'ajustement. Le tout est ensuite couvert de peinture. De loin c'est le mouvement des vagues qui s'offre au regard. Avec des matières récupérées, des objets qui jonchent nos rues et envahissent notre environnement, les artistes ont démontré comment transformer “ces éléments hideux et indésirables” en ensembles harmonieux, esthétiques, voire utiles pour certains. Amine IDJER l “Récup Art”, exposition collective, jusqu'au 12 juillet au Centre des loisirs scientifiques (Alger-Centre).