Plusieurs plages de la wilaya de Boumerdès ont été squattées par des pseudos concessionnaires qui continuent à imposer leur diktat sur les plages, et ce, malgré le cri d'alarme lancé par les élus de l'APW lors de la précédente session. Ces exploitants, qui ne possèdent aucun document administratif, font payer aux citoyens “les droits d'installation” exorbitants sans pour autant s'acquitter du moindre centime au titre du droit d'exploitation. C'est le cas de ce “concessionnaire” qui a défié les autorités en installant des parasols et des tentes sur la plage du chef-lieu de wilaya face à la cité Cosider. Même situation observée sur les plages de Cap Djinet, Dellys, Thénia, Sidi-Daoud, Boudouaou où d'autres “faux” concessionnaires ont transformé des plages en une propriété privée. Bien qu'ils ne paient aucun sous à l'état, ces squatters n'hésitent pas à aligner leurs prix à ceux pratiqués par les autres concessionnaires légaux, et ce, en toute impunité. La directrice de wilaya du tourisme, Mme Bacha, affirme avoir fait un rapport sur la situation. “Nous avons adressé des rapports sur l'ensemble des cas relevés au niveau des plages de la wilaya par nos inspecteurs”, nous a-t-elle indiqué, précisant qu'il n'est pas de son ressort de démanteler ces tentes et ces parasols. Les élus de l'APW avaient demandé récemment le démantèlement de ces sites comme ils ont dénoncé “la privatisation des plages” par des non professionnels. C'est l'exemple de la plage n°2 du Rocher-Noir où les citoyens n'arrivent même pas à installer leurs parasols. La plage a été partagée par deux concessionnaires dont un propose des prix allant de 1 200 à 1 500 DA pour un équipement de plage tout en imposant à ses clients une musique assourdissante. Une sorte de discothèque en plein air alors que la plage est un lieu pour se reposer, dira Sofiane, un habitué de l'endroit. Son ami Saïd, qui habite El-Harrach et qui fréquente cette plage depuis plus de 20 ans, est désarçonné par ce qu'il voit. “Même si j'arrive à trouver un endroit pour piquer mon parasol, je ne peux supporter ce tintamarre”, dira-t-il. Mais la colère des estivants est aussi exacerbée par les prix offerts aux estivants à commencer par le prix du parking fixé entre 50 et 100 DA. En réalité, c'est le prix du droit d'accès et non de stationnement puisque l'entrée sur la plupart des plages de la wilaya est toujours refusée par les concessionnaires aux automobilistes. Ce qui est illégal aux yeux de la réglementation. Ainsi et malgré les efforts déployés par la Direction du tourisme en vue d'assurer un meilleur séjour aux estivants, il n'en demeure pas moins que beaucoup de travail reste à faire notamment dans la gestion des plages.