Plusieurs citoyens se sont plaints de ne pouvoir installer leur propre parasol sur cette partie du bord de la mer. Une partie de la plage familiale 2, à Zéralda, est à la merci de concessionnaires «avides» qui l'exploitent à outrance. Les estivants sont obligés de payer la moindre prestation, même l'accès à la plage. Un véritable racket exercé au vu et au su des autorités publiques, qui ne lèvent pas le petit doigt. En accédant à cette plage, on est contraint de payer l'inévitable droit de stationnement de 50 DA. Une somme que les citoyens trouvent acceptable, «puisqu'à Alger rien n'est gratuit», soutient un jeune vacancier rencontré sur place. Mais le pire est à découvrir en accédant au rivage. En fait, il suffit de mettre les pieds sur le sable, pour qu'un jeune concessionnaire vous aborde systématiquement et propose avec insistance ses services. Le parasol est à 200 DA sur la partie payante de la plage. Plusieurs citoyens se sont plaints de ne pouvoir installer leur propre parasol sur cette partie du bord de la mer. «On dirait que la plage a été privatisée et qu'elle est devenue la propriété de ces individus», s'indigne un père de famille. Mais ce qui est scandalisant sur cette plage populaire ouverte principalement au grand public, est que même les biens de l'Etat sont exploités par les jeunes concessionnaires, au détriment des citoyens, alors qu'ils leur sont initialement destinés. C'est le cas, notamment, des douches aménagées par les autorités publiques, mais sont tarifiées à 15 DA par les nouveaux propriétaires des lieux. Pourtant, l'année dernière, ces mêmes douches étaient gratuites, et tout le monde pouvait s'y laver. Cette année, les concessionnaires ont eu l'outrecuidance d'afficher le prix sur un carton et de défier ainsi les services de la commune, qui semblent avoir déserté les lieux et abandonné les estivants. «Les concessionnaires proposent d'autres services, tels que les shampooings, on dirait qu'on est dans une douche privée», remarque un autre vacancier. Cependant, l'avidité des maîtres de la plage dépasse tout entendement et renseigne sur le laisser-aller des autorités. Dans leur quête du gain facile, «ces gardiens de la plage» veulent aussi rentabiliser les toilettes, dont le tarif est fixé à 15 DA. Les citoyens révèlent que le seul argument des concessionnaires est la qualité du service et la sécurité des lieux. Un justificatif qu'ils trouvent inacceptable, puisque les autorités publiques dégagent chaque année un budget pour l'aménagement et l'équipement des plages. «L'Etat devrait imposer à ces concessionnaires un cahier des charges en mesure de protéger le citoyen», souligne un visiteur, ajoutant que «ces plages ont été aménagées avec l'argent du contribuable et rien ne justifie le payement obligatoire de simples prestations, notamment l'installation de parasol, la douche et les toilettes». Un estivant de la wilaya de Khenchela, venu en famille, soulignera, offusqué : «Chaque année, ils nous imposent de nouvelles charges.» Pourtant, «cette plage et bien d'autres encore ne sont fréquentées que par de simples familles dont le budget est limité», se désole-t-il.