Le Mouvement culturel amazigh (MCA) s'insurge contre sa marginalisation lors des consultations sur les réformes promises menées par la commission Bensalah et réclame l'officialisation de la langue amazighe. Dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, le MCA, qui qualifie ces consultations de “monologue sourd” aux vraies préoccupations du peuple et “fermé” à ses forces vives, constate que cette “énième exclusion confirme l'ostracisme que continue de cultiver le système de la pensée unique contre tamazight, langue ancestrale et autochtone des Algériens parlée par plusieurs millions de locuteurs”. Pour le MCA, “cette ségrégation inacceptable est d'autant plus révoltante qu'elle tourne le dos aux lourds et longs sacrifices des citoyens et militants de cette cause, et ce, au moment même où nos frères marocains ont hissé la langue amazighe au rang de langue officielle”. En effet, le royaume chérifien a fini par abdiquer devant les exigences de son peuple pour décréter, tout récemment, l'officialisation de la langue amazighe. Cet exemple donné, le Mouvement culturel amazigh considère que les réformes promises par le président Bouteflika n'apporteront à notre pays “ni stabilité, ni liberté, ni bonheur tant qu'elles n'auront pas réinscrit l'Algérien(ne) dans sa trajectoire historique nord-africaine et sa configuration sociologique ancrées dans l'amazighité”. Pour le MCA, la révision constitutionnelle projetée doit impérativement “soustraire la langue amazighe de tout marchandage politique ou amateurisme culturel en lui reconnaissant le statut de langue officielle et en interdisant ce statut de toute révision au même titre que pour la langue arabe”. En attendant, le MCA réclame, dans l'immédiat, l'établissement d'une loi pour rendre “obligatoire” l'enseignement de la langue amazighe dans toutes nos écoles et universités, conformément à l'article 3 bis de la Constitution stipulant clairement de la promouvoir et la développer “dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national”.