Au point de presse tenu à l'hôtel Chelia de la ville de Batna, mercredi, à 18h, quatre heures avant la soirée de clôture du Festival international de Timgad, le directeur de l'ONCI et commissaire dudit festival, Lakhdar Bentorki, a accepté de répondre aux questions des journalistes, parfois d'une manière détournée pour se tirer d'embarras. Prenant la parole, il a annoncé que le Festival international de Timgad est enfin sur la bonne voie de gagner sa dimension internationale. “Ce mérite revient essentiellement à la contribution des mass média et aux efforts conjugués de tous les secteurs de la wilaya de Batna, qui ont mis tous les moyens humains, matériels et financiers pour la réussite de cette 33e édition”, explique-t-il, affirmant que “c'était la meilleure édition !” Ne partageant pas son opinion, Moncef, le réalisateur de la télévision, lui a tenu un autre langage : “Je vois le festival en deux reprises : lors de l'enregistrement et au moment du montage. Permettez-moi de vous dire que ce n'est ni la meilleure ni la plus réussie des éditions. Durant les dix ans de couverture des éditions de ce festival, ce n'est pas pour vous contredire, mais j'ai vu de bien meilleures éditions.” Et de lui conseiller : “Si l'on veut réussir un festival d'une dimension internationale, il faut tabler sur les grands moyens et inviter les grandes stars de tous les pays du monde.” Motus et bouche cousue sur le budget octroyé au Festival international de Timgad, Lakhdar Bentorki s'est contenté de révéler que cinq milliards ont été consacrés au transport et qu'un avion avait été loué à cette occasion pour assurer aux artistes une desserte quotidienne entre Alger et Batna pendant le festival, avant d'évoquer longuement les aléas rencontrés lors de la grève observée par le personnel navigant d'Air Algérie. Il a aussi refusé de révéler les montants des cachets des artistes, sous prétexte que ce ne sont pas des salaires d'employés pour être dévoilés. Au volet artistique, à l'image de la chanteuse turque Aydan Kaya ou du chanteur français d'origine marocaine, La Fouine, (dont un membre du groupe a fouillé les sacs de certains journalistes) qui ont manqué de respect aux journalistes et à l'image du pays, le commissaire du festival a pris l'air d'être affecté par ce qu'il venait d'apprendre. “Je ne permets à aucun artiste de nationalité algérienne ou étrangère de tenir des propos insultants à l'encontre du pays. Comment accepter de les payer pour nous insulter et de plus sur notre terre”, commente-t-il. Et d'ajouter : “J'en veux aux journalistes qui l'ont laissé fouiller leurs sacs. Il ne fallait pas qu'ils se laissent faire.” Pour les sanctions à prendre contre ces chanteurs, aucune réponse ! Pour les chanteurs qui prennent la scène du Festival international de Timgad comme tribune pour lancer leurs messages, le commissaire répond qu'il ne pourrait pas le leur interdire.