RESUME : Aïcha part voir son cousin. Il est content pour elle. Il en profite pour lui demander de lui vendre les lopins de terre. Elle n'a pas d'héritier. Aïcha lui promet de passer chez le notaire, après le mariage de sa fille… -Comment a-t-il osé ? s'écrie Habiba. Tu n'aurais pas dû accepter, c'est tout ce qu'on a ! - Je sais mais je ne pouvais pas le lui refuser. Je tiens à ce que tu te maries. D'après ce qu'il m'a dit, il est issu d'une famille aisée. Tu ne connaîtras plus le besoin ! Et puis, que pourrais-tu faire des terres ? - Elles sont à nous ! Il veut profiter de toi… Il n'a pas le droit ! Comment as-tu pu accepter un marché aussi odieux ? - Je ne reviendrai pas sur ma parole ! Et son cousin aussi. Il se rend à Sétif, à la première occasion et s'arrange pour voir Omar et son grand-père. Ce dernier semble gêné. - On s'est rappelé d'une cousine et il est prévu qu'on aille la demander en mariage, ce soir… On a prévenu ses parents de notre visite… - Mais tu m'avais confié la mission de lui trouver une femme ! Si tu ne voulais pas d'une femme de ma famille, pourquoi m'en avoir parlé et prié de tout arranger pour toi ? De quoi je vais avoir l'air ? - Je m'excuse, dit le vieil ami. Mais je préfère le marier à une parente. Ainsi elle prendra soin des enfants et ne manquera jamais ses devoirs envers la famille. - Ma nièce est une fille très bien éduquée. Elle n'est pas divorcée mais veuve ! Si son mari n'était pas mort par accident, vous ne seriez pas en train d'entendre parler d'elle. - Bachir, il n'est plus question d'alliance entre nous. Tu nous excuses mais on a à faire ! Le vieil homme ne peut pas s'imposer. Il part tout en le maudissant, en son for intérieur. Il ne veut pas se donner en spectacle. Ce serait humiliant pour sa fille si on en savait la raison. Bachir remarque que si son ami Ali semble réellement pressé, ce n'est pas le cas de son petit-fils Omar. Celui qu'on doit marier rapidement. - Aami Bachir, inutile de t'emporter, je viendrai. Je trouverai un prétexte pour refuser ma cousine. Le prénom Habiba me plaît beaucoup. Patientez juste un peu. Comme son grand-père se tourne et le cherche du regard, il se presse de le rejoindre. Il ne pouvait pas se douter qu'il avait eu le temps de discuter avec lui. Bachir les regarde partir et se dit qu'il patienterait le temps qu'il faut. Le plus important est qu'ils viennent. Ce n'est plus le mariage de la jeune femme uniquement qui est en jeu mais aussi le marché conclu avec sa cousine Aïcha. Depuis des années qu'il rêve de s'approprier ses terres. Celles-ci entourent sa ferme et déjà, dans sa tête, il a fait des projets de plantation de pommes de terre, de piments, de cardon. Il planterait aussi des arbres fruitiers. Mais ses rêves deviendront réalité uniquement s'il marie Habiba… (À suivre) A. K.