“Premier partenaire commercial de la France sur le continent africain, l'Algérie demeure un partenaire de premier plan”, relève l'Agence pour le développement international des entreprises (Ubi France) dans une fiche pays. En 2010, l'Algérie est le 3e marché pour les exportations françaises hors pays de l'OCDE, après la Chine et la Russie et devant la Turquie. Notre pays, ajoute UbiFrance a été, durant le même la même année, le 14e client de la France (perdant deux places par rapport à 2009) et le 37e fournisseur. Les échanges entre la France et l'Algérie avoisinaient à peine 3 milliards d'euros en 1996. Ils ont plus que doublé en dix ans et plus que triplé en douze ans. Atteignant un pic à 8 milliards d'euros en 2005 et 2006, ils ont légèrement diminué en 2007, à 7,3 milliards d'euros, du fait de la baisse des importations pour remonter en 2008 (+41%) au-dessus du seuil des 10 milliards d'euros. “En comparaison avec un montant total de 7,55 milliards d'euros, l'année 2010, comme 2009 est en retrait : les importations (2,75 milliards d'euros) ont accusé une baisse de 17,2% en valeur. Les exportations ont atteint 5,2 milliards d'euros enregistrant une hausse de 4,5% en glissement annuel”, relève le document d'UbiFrance, estimant que “les mesures mise en place par le gouvernement algérien, dès décembre 2008, ont eu un effet modéré sur les exportations françaises”. Pour les exportateurs français, selon UbiFrance, “le marché algérien a été plus résistant à la crise que le reste du monde et les grands pays émergents malgré un contexte réglementaire qui s'est fortement détérioré en cours d'année”. Les exportations de la France vers l'Algérie ont diminué deux fois moins que les exportations de la France vers l'ensemble du monde et trois fois moins que vers la Russie, le Brésil et l'Inde. En 2010, après 8 années de recul consécutif, la France conserve sa position de leader avec une part de marché stabilisée à 15,1%. “Elle est néanmoins concurrencée, depuis 2001, par l'arrivée progressive des pays émergents sur le marché algérien (Chine, Corée du Sud, Turquie, Brésil, Egypte). La montée en puissance de la Chine continentale sur la dernière décennie est remarquable, même si elle connaît une stabilisation. Passée en 2e fournisseur, la Chine reste à 4 points de parts de marché derrière la France”, souligne UbiFrance, convaincu que “l'économie algérienne représente un potentiel de développement important” dans de nombreux secteurs d'activité, entre autres les produits agroalimentaires (l'Algérie s'impose comme le principal importateur de denrées agroalimentaires du continent africain), machines électriques et engins mécaniques, véhicules de tourisme, produits pharmaceutiques et véhicules et matériels pour voies ferrées… Selon UbiFrance, sur la période 1998-2007, l'Algérie a reçu près de 9 milliards de dollars d'investissements directs étrangers en termes de flux cumulés, provenant majoritairement des Etats-Unis à la première place, devant la France puis l'Espagne et l'Egypte pratiquement à égalité. Les flux d'IDE français à destination de l'Algérie ont atteint respectivement 303 millions et 308 millions de dollars en 2008 et 2009, après une baisse en 2007 (-22%) qui avait suivi une hausse de 140% en 2006. “Parmi les quatre grands investisseurs traditionnels en Algérie, la France est le seul pays dont les investissements ne sont pas concentrés dans un ou deux secteurs à forte valeur ajoutée, tels que l'exploitation des hydrocarbures, les télécommunications ou encore le BTP”, indique le document. UbiFrance affirme que “la France constitue ainsi de loin le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie et nos entreprises participent ainsi à la diversification et à la mise à niveau de l'économie algérienne”. La présence française en Algérie est constituée d'environ 430 entreprises significatives recensées qui ont créé près de 35 000 emplois directs et 100 000 indirects, soit 2,5 fois plus qu'il y a quatre ans. “Les entreprises françaises implantées en Algérie sont des entreprises citoyennes : elles réinvestissent en moyenne plus de 80% de leurs bénéfices. Les efforts de formation et de transferts de savoir-faire des sociétés françaises en Algérie ont été multipliés par cinq depuis 2005 : 400 000 hommes/jours de formation en 2009”, ajoute UbiFrance. L'Algérie et France ont scellé récemment une nouvelle phase dans leurs relations économiques tumultueuses, qui ont débouché sur le déblocage de plusieurs projets d'investissements d'entreprises françaises.