La Maison-Blanche a pris ses distances, dimanche, vis-à-vis d'un général américain qui avait assimilé la guerre contre le terrorisme à une lutte de la chrétienté contre l'islam même s'il n'est pas question de le sanctionner. "Le point de vue du président (George W. Bush) sur cette question est parfaitement clair (...) Ce n'est pas une guerre de religion et personne ne peut décrire (la lutte contre le terrorisme) comme cela", a affirmé la conseillère du président Bush pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, sur la chaîne de télévision ABC News. Le général William Boykin, nommé en juin sous-secrétaire adjoint au Pentagone à la tête d'un nouveau service chargé de la traque d'Oussama ben Laden et d'autres responsables d'organisations terroristes, avait assimilé la guerre contre le terrorisme à une lutte de la chrétienté contre l'islam. Il a démenti, depuis, être contre cette religion et a présenté ses excuses au cas où ses déclarations auraient été offensantes. La polémique était partie de la diffusion, mercredi, sur la chaîne NBC d'extraits des discours que ce vétéran ultra-décoré des forces spéciales multipliait dans les églises évangélistes, toujours en uniforme, depuis deux ans. Selon le Los Angeles Times, le général aurait expliqué, au lendemain de sa nomination au Pentagone, que les islamistes détestaient les Etats-Unis "parce que nous sommes une nation chrétienne". "Notre ennemi spirituel ne sera terrassé que si nous nous unissons contre lui au nom de Jésus", avait-il ajouté. Des associations musulmanes américaines, ainsi que des personnalités démocrates dont les candidats à la Maison-Blanche, Joe Lieberman et John Kerry, ont réclamé des sanctions. Mme Rice n'a pas directement répondu à cette demande, se bornant à dire que le président Bush continuerait ses activités en faveur des musulmans, notamment à l'occasion du mois du ramadan. La lutte contre le terrorisme est dirigée contre "des gens qui assassinent et mutilent et, en fait, qui pervertissent l'islam", a-t-elle dit.