Avec un seul point à l'ordre du jour de la session extraordinaire de son comité central, la préparation des échéances électorales de 2012, le FLN a clos le feuilleton du “redressement”. À cette occasion, Abdelaziz Belkhadem a prononcé une courte allocution dans laquelle il a tout déballé de ses deux rencontres avec le coordinateur du mouvement de redressement, Salah Goudjil. Prenant à témoin les 298 membres du CC présents et les médias, le SG du FLN a révélé dans le détail ses entrevues avec Goudjil. Une première fois où, dit-il, il a voulu ramener le groupe frondeur à la raison en allant écouter Goudjil. Leurs revendications étaient centrées sur l'assainissement de la composante du comité central. Son interlocuteur détient une liste des “indus” membres, mais a refusé, selon Belkhadem, de la lui donner. S'agissant uniquement de cela, Belkhadem dit avoir cru que c'était des revendications ayant trait à un projet de société, une orientation politique ! Il a rappelé que seul le congrès qui a élu les membres du CC peut les enlever. Ne pouvant pas lui donner la liste des “suspects”, il lui propose alors de venir poser directement le problème au niveau du CC et que, dans le cas où la majorité serait d'accord, il sera créé une commission pour traiter le dossier. Ce qu'il a encore refusé. La solution, dit-il encore, serait qu'il use, en tant que SG, de ses prérogatives pour les “déloger”. Une seconde rencontre entre les deux hommes, et “rien de nouveau”, selon Belkhadem, sinon une variation des revendications selon qu'elles émanent des mécontents de l'opération de restructuration ou de ceux qui ont quitté depuis longtemps le parti. Il a conclu l'entrevue en précisant que les questions organiques se règlent dans le cadre des débats du CC. Il ira plus loin en lui proposant de déposer une motion de retrait de confiance (du SG) à soumettre à un vote secret. Goudjil, toujours selon Belkhadem, dit que son groupe a un avis à donner sur les réformes préconisées par le Président et qu'il va participer aux prochaines élections. “Avec des listes indépendantes ou sur les listes des autres partis”, a-t-il ajouté, selon les dires de Goudjil. Belkhadem réplique alors qu'il n'y a pas un FLN et un FLN'. Et le contact est ainsi rompu. Ils se quittent sur cette sentence de Belkhadem : “Vous ne pouvez pas vous passer de la couverture du FLN.” Manière de lui dire que les redresseurs n'ont pas d'autre alternative que de revenir et de respecter les règles du parti. Pré-campagne oblige, le SG du FLN n'a pas manqué de fustiger les autres partis. “Ceux qui critiquent et s'attaquent au FLN. Ceux qui considèrent qu'ils ont hissé l'Algérie”, à ceux-là, il dit : “Vous êtes des corps sans âme.” Il a, par ailleurs, assuré que “rien ne peut se faire sans la volonté du FLN” qui est, selon lui, “trop grand pour vous”. D'ailleurs, a-t-il souligné, “s'ils ne parlent pas du FLN, ils n'ont rien d'autre à dire”. Il s'agira pour les législatives et les locales de 2012 de confirmer la place du parti sur la scène politique nationale. Le dossier du groupe de redressement est ainsi donc, dans l'optique de Belkhadem, clos. Place à la mobilisation pour les prochaines échéances.