Les visiteurs du musée national d'art moderne et contemporain (Mama) ont eu la bonne surprise d'assister, ce samedi, à un beau spectacle chorégraphique signé Nacéra Belaza. Etablie en France, la chorégraphe a proposé une performance mobile composée de trois tableaux de danse contemporaine. Le public changeait de place, à chaque tableau, pour apprécier les mouvements, au cachet étonnant, voire énigmatique, des corps souples des danseurs. Les six danseurs, dont deux filles habillées en noir, se déplaçaient avec une grande souplesse sous une lumière tamisée. Leurs mouvements étaient accompagnés d'une musique rythmée à leurs pas de danse. Le choix d'un musée pour un tel spectacle s'explique par les beaux tableaux présentés à travers toute la représentation. Dans un point de presse tenu à la fin du spectacle, Nacéra Belaza a affirmé que la danse contemporaine était «une danse à vocation artistique très forte, éloignée du divertissement». Quant au spectacle, conçu en partenariat avec le Mama d'Alger et le Théâtre national algérien (TNA), elle a indiqué qu'il s'agissait d'un ensemble de formes exprimées par le corps devant les toiles exposées dans ce musée, qualifié de lieu permettant une mobilité très importante. «La danse n'est pas seulement un divertissement. A travers ce spectacle, nous avons voulu agencer le corps, les toiles et la musique pour exprimer les émotions que peut susciter cet agencement. Nous avons voulu, aussi, amener le public vers la danse contemporaine», a-t-elle souligné. Pour elle, le corps humain peut servir d'outil de réflexion sur la société dans laquelle il évolue. Ainsi, la danse contemporaine dématérialise le corps et lui permet de se confondre avec tout ce qui l'entoure, a-t-elle indiqué avant d'ajouter «une structure chorégraphique est semblable à un objet ouvert à l'intérieur duquel on peut projeter son imaginaire». La chorégraphe a, par ailleurs, annoncé son projet de création d'une compagnie algérienne de danse contemporaine à Alger.