Les troupes de l'ANP ont déclenché, dimanche en fin de journée, une vaste opération de ratissage devant cibler les repères des groupes terroristes “nichés” dans les maquis de la région de Tissemsilt. Cette action militaire est lancée après le triste attentat à la bombe qui a coûté, aux environs de 11 heures de la même journée, la vie à deux militaires faisant aussi sept autres blessés. Pour rappel, l'attentat a eu lieu à Draâ Touil relevant de la commune de Bordj Emir-Abdelkader, au nord de la wilaya de Tissemsilt quand, selon des sources concordantes, l'engin, de fabrication artisanale, avait explosé au passage d'une patrouille militaire dans un maquis proche de ladite localité. Néanmoins, les deux dépouilles ont été aussitôt déposées à la morgue de l'hôpital de Boutouchent dans la daïra de Théniet El-Had alors que les autres victimes ont été évacuées à bord d'un hélicoptère militaire vers l'hôpital de Aïn Naâdja. Notre source indique, par ailleurs, qu'une autre bombe, dissimulée sur le tronçon menant à Youssoufia, non loin du lieu du drame, a été désamorcée par les forces de l'ANP qui continuent à investir cette région que l'on suppose être un passage obligé pour les groupes terroristes qui rejoignent les régions du Centre, notamment celles de Médéa, Aïn Defla, Boumerdès ou Tizi Ouzou, à partir de l'ouest du pays. Cependant, pour revenir à l'attentat de dimanche, certaines sources estiment que l'“émir” Assouan pourrait être le principal commanditaire tant il a été à plusieurs reprises soupçonné d'être à l'origine de diverses actions terroristes. Alors que les forces de l'armée ne cessent d'exercer leur pressing pour les délocaliser, les terroristes ont pu instaurer un climat anxiogène. Les populations se rappellent des séquelles engendrées par l'attentat du début du même mois d'août de l'année 2008 quand une patrouille de la garde communale tombait dans la souricière des terroristes le jour même de l'Aïd el-Fitr pour finir avec l'assassinat de huit hommes près de Théniet El-Had, et ce, trois mois avant l'assassinat de deux autres éléments du même corps près de Boucaïd aux frontières avec la wilaya de Chlef. Au demeurant, il y a lieu de rappeler que la wilaya de Tissemsilt a longtemps buté sur des moments sanglants à l'instar du massacre collectif de Kouacem, près de Lardjem ou celui de 1994 ayant ciblé, à Youssoufia, la délégation officielle du wali qui avait laissé sa vie tout comme 19 autres éléments. Les terroristes ont ainsi mis en place, dans des maquis stratégiques de la région, tout un dispositif de frayeur et de fragilisation qui neutralise et annihile toute velléité d'organisation de la société, en même temps qu'il la maintient en état de menace potentielle dont ils se servent pour renforcer leur influence. Toutefois, l'agitation qui s'est emparée des populations habitant les monts de l'Ouarsenis et les maquis environnants, suite à ce dernier attentat, dénote d'une incontestable inquiétude tant le mois de Ramadhan s'annonce encore plus chaud puisqu'il a débuté dans de telles circonstances qui génèrent autant l'appréhension et la crainte.