Les dealers arrêtés avouent avoir changé de mode opératoire la veille du mois sacré pour acheminer dans les cités, les quartiers, les villages et les douars des quantités de haschisch suffisantes pour répondre aux besoins des clients. Mais qui aurait dit que le Ramadhan et la drogue feraient bon ménage ? Pourtant, à la lumière des quantités interceptées par les services de sécurité et les Douanes algériennes, tant au niveau des frontières que sur les routes principales et clandestines reliant l'Algérie au Maroc, la chose est fort malheureusement avérée et vérifiée. Au premier jour du mois du Ramadhan, la Section de recherche (SRGN) et la Section de sécurité et d'intervention (SSI) du Groupement de la gendarmerie de M'sila ont réussi à mettre la main sur six personnes. Ces individus ont été appréhendés lors d'une souricière alors qu'ils circulaient à bord de trois véhicules. Vraisemblablement, ces trafiquants étaient des éclaireurs qui travaillent pour un puissant réseau dans la région. Et pour cause, la quantité de kif traité découverte par les enquêteurs ne dépassait pas les 2 kilos. Autrement dit, le volume de drogue acheminé était destiné à alimenter des relais qui activent autour des cafétérias et des mosquées de M'sila. L'enquête déclenchée par la SRGN révélera sans doute les racines de ce nouveau groupe qui opère sur l'axe M'sila-Maghnia, mais aussi sur l'axe des Hauts-Plateaux. Le second coup de filet a eu lieu le même jour à Maghnia. Ici, ce sont les gardes-frontières de Tlemcen qui sont tombés sur 114 kilos de la même substance. Celle-ci était transportée à dos de deux bêtes de somme abandonnées par des narcotrafiquants qui ont rebroussé chemin vers le territoire marocain. Là aussi, la Police judiciaire de la GN a ouvert une enquête pour déterminer la destination de la marchandise. Surtout que les GGF avaient découvert la veille 58 autres kilos de kif traité et une motocyclette abandonnée par un narcotrafiquant qui a pris la fuite vers le Maroc à la vue des gendarmes. Il faut noter que les individus arrêtés par les gendarmes ont avoué avoir changé leur mode opératoire durant le mois de Ramadhan pour alimenter leurs relais en haschisch. Le lendemain, soit au deuxième jour du Ramadhan, ce sont les tuniques grises qui ont sévi à Naâma. En effet, les douaniers de la division de cette wilaya ont saisi 214 kilos de drogue, transportés à dos de cinq baudets au lieu-dit Founassa, dans la commune de Sfissifa, un endroit distant à 20 km de la bande frontalière algéro-marocaine. C'est dire que ces quantités saisies, soit près d'une demi-tonne en deux jours, cachent bien les intentions des narcotrafiquants à faire exploser la consommation du kif traité durant le mois sacré. Ce qu'il faut craindre, en revanche, ce sont les embarcations de résine de cannabis préparées dans le Nador qui risquent de buter sur nos côtes de l'Ouest, notamment à Aïn Témouchent et Oran. En effet, une embarcation de 700 kilos de cannabis a été interceptée à Nador alors qu'elle tentait de rallier l'Europe. Prêts à tout faire pour écouler leurs marchandises, les narcotrafiquants du Rif marocain multiplient palliatifs et les marchés. Y compris durant le Ramadhan où la drogue, sous toutes ses formes, est très prisée. Signalons, enfin, que pas moins de 14 tonnes de kif traité ont été saisies depuis janvier dernier par l'ANP, les GGF, les gendarmes et les douanes sur la bande frontalière algéro-marocaine. Avis aux parents !