Visible jusqu'au 18 août, cette manifestation se veut une ode à l'art et à la tradition. Le visiteur aura le loisir de voir et revoir – car le plaisir est à chaque fois intense – les merveilles que ces artisans aux doigts de fée fabriquent. Si la musique est à la tête du podium des activités culturelles durant le mois de Ramadhan, les arts plastiques ne déméritent pas. Depuis mercredi dernier, la grande salle du Centre scientifique et des loisirs de l'Etablissement Arts et culture Alger abrite une exposition d'art traditionnel, organisée par l'Amicale des Beaux-arts d'Alger. Visible jusqu'au 18 du mois en cours, cette manifestation se veut une ode à l'art et à la tradition. Le visiteur aura le loisir de voir et revoir – car le plaisir est à chaque fois intense – les merveilles que ces artisans aux doigts de fée fabriquent. Aziz Bacha, Hassam Abdellaziz et Atroun Farid exposent leurs chefs-d'œuvre. Si le premier n'est plus à présenter, tellement ses objets en poterie mixant tradition et modernisme sont connus, le deuxième charme et fait rêver avec ses créations à base de sable ou de cuir (des instruments de musique du Sahel), en référence au Sud et à l'Afrique. Quant au troisième c'est la réconciliation avec l'environnement et la nature avec des compositions à base de galet. Dans un autre registre, Belaïd Bouchek sublime avec ses bijoux kabyles où l'argent finement ciselé épouse à la perfection le corail, qui met en valeur la créativité. À côté, tout un étalage d'objets en poterie – celle de la commune de Maâtqas, à Tizi Ouzou – de Hassen Metref, interpelle le regard du visiteur sur la beauté et le côté rustique, un tantinet vieillot, desdits objets. En face, Karim Haddaoui est sa céramique d'art (pieds de lampes, panneau, services, fresques…). Un travail ingénieux que le vert et le rouge mettent en valeur. Mourad Ziri et Tarik Boulachaâb chatouille le regard avec une panoplie d'œuvres en maroquinerie. Le premier, des babouches aux couleurs chatoyantes et aux motifs différents et beaux. Le second des portefeuilles, des bracelets… Nacer Bederinas, Mounir Benikous et Mohamed Hassani s'attaquent pour le premier à la décoration sur verre, le deuxième dans le même registre mais sur un autre support : le bois, alors que le troisième nous renvoie au passé, à jadis où la dinanderie était le fleuron à la Casbah. Occupant un coin de la salle, Mme Fatma-Zohra Meslem expose l'habit traditionnel algérien avec une préférence pour la broderie : le point de croix et la dentelle en crochet. Un présentoir large de notre culture. Lui faisant face, Safia Lazib, versée dans le châle et l'écharpe, expose toute une panoplie de son savoir-faire. Idem pour Fatiha Tin qui charme avec ses tapis et tapisserie à la décoration sobre et en registre (par niveau). Au fond de la salle d'exposition, comme dans une alcôve, trois plasticiens se partagent l'espace. Sofiane Saâdoud et Fahem Hamidi exposent leurs œuvres soit en métal repoussé soit en résine en relief. Guemroud, quant à lui, montre ses encadrements d'art qui rehaussent une toile. Des artistes, des œuvres réconciliant le public avec l'art traditionnel, mettant également en valeur l'identité culturelle avec cette ouverture aux influences extérieures.