Les députés de l'assemblée populaire nationale (APN) ont procédé, hier matin, à l'adoption sans coup férir de cinq ordonnances présidentielles. Présentées en séance plénière, ces cinq ordonnances portant sur les droits d'auteurs et droits voisins, la propriété intellectuelle, l'aviation civile, la planification industrielle ont été adoptées par les parlementaires de l'APN (FLN, RND et MSP), à l'exception de ceux du PT et du MRN. L'attitude des parlementaires du Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune a été de rejeter l'ensemble des ordonnances présentées. Selon un député de ce parti, “les ordonnances présidentielles sont dictées par des cercles étrangers en prévision de l'intégration de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ce qui va consacrer de manière irrévocable la concession des intérêts de la nation au profit des multinationales”. La tendance chez le Mouvement de la réforme nationale (MRN) de Abdallah Djaballah a été tantôt en faveur du rejet et tantôt en faveur de l'abstention. Quant au front de libération nationale de Ali Benflis (FLN), son adoption de l'ensemble des ordonnances décrétées par la présidence de la République est une manière de “déjouer le piège tendu par le président-candidat qui consiste à chercher le moindre prétexte pour dissoudre l'institution législative”, nous explique un député du parti majoritaire avant d'ajouter : “Même si une ordonnance est adoptée, il y a toujours une possibilité de l'amender au moment opportun.” Quant à la position du rassemblement national démocratique (RND), elle n'est un secret pour personne. Depuis qu'Ahmed Ouyahia a été désigné à la tête de l'Exécutif, le 5 mai dernier, en remplacement d'Ali Benflis, le RND est devenu le défenseur le plus acharné des positions et des velléités du président. Ce qui se répercute automatiquement à travers le vote des députés de ce parti qui ont, à l'unanimité, voté oui pour les ordonnances du président-candidat. R. N.