À sa mort, le Prophète (QSSSL) avait laissé un legs et une batterie de compagnons, formés sur plus de vingt-trois années, durant presque toute la période de la Révélation, pour faire face à toute épreuve. Il était parti non sans avoir assuré qu'il laissait sa oumma sur une place blanche, éclairée de jour comme de nuit. Cela se justifie dans la prise en charge du Coran, de son enseignement, de son interprétation, en tant que Livre Sacré, contenant les paroles de Dieu, première source d'inspiration chez les musulmans avec le hadith du fait qu'il est le tremplin obligatoire à sa compréhension sans pour autant fermer la porte à la science, à l'ijtihad, l'effort de déduction, d'analyse et d'interprétation. Les quatre califes Les exégètes dont Cheikh Athahbi et Hamza Boubakeur, se basant sur les sources anciennes, dont Tabari, en retient les noms qui ont marqué cette période en distinguant en premier lieu les grands califes, Abou Bakr Es-Sadik, Omar Ibn Khatab, Othmane et Ali, que Dieu les agrée, même si parmi eux tous pour des raisons d'âge, n'ont pas appris tout le Coran par cœur. Le grand Omar a mis dix ans pour apprendre bien plus tard entièrement sourate El Baqara. On rapporta qu'il avait organisé un grand repas en égorgeant un chameau en louange à Dieu une fois qu'il eut terminé son apprentissage comme il s'agissait d'un évènement particulier. Il donna naissance à une tradition, bien célébrée chez nos zaouias et médersas, de fêter la fin de l'apprentissage du Coran. Par contre, tous ont une connaissance parfaite du Coran pour avoir vécu sa Révélation, écouter la récitation du Prophète, la tenue de cercles de Coran et les récitations personnelles presque en continuité. Les travaux méritoires d'écriture et de réassemblage des versets du Coran, débutés sous le premier calife, Abu Bakr, ont été achevés définitivement sous le troisième calife, Othmane Ibn Affane, que Dieu les agrée. Ceci a permis de garantir la sauvegarde du Coran, en application d'une promesse divine d'assurer son Livre jusqu'à la fin des temps de toute falsification et de tout oubli. Autre miracle coranique ! Il est garanti par écrit et garanti également par sa mémorisation dans les cœurs du fait de son caractère facile à apprendre, à comprendre et à communiquer. Le noyau des compagnons A côté de l'œuvre des grands califes pour la promotion et la sauvegarde du Coran, il y a l'existence de compagnons plus versés dans l'apprentissage, l'enseignement et l'interprétation en y consacrant toute leur vie. Les noms qui reviennent le plus sont Ibn Abbas, Oubay Ibn Kaâb, Zayd ibn Thabit, Abou Moussa El Achaâri, Abd Allâh ibn Zoubir et Ibn Messaoud. Ce dernier fut parmi les premiers à oser réciter solennellement des versets coraniques sur l'esplanade de la Kaâba pour les faire entendre aux polythéistes hostiles de Koraïch. Evidemment, en recevant des jets de pierres et en se faisant le plus souvent tabassé. À côté de ces sommités dont découle aujourd'hui toute l'exégèse, l'on cite d'autres compagnons qui ont été des sources dans l'établissement du commentaire comme Ibn Malik, Abou Hourayra, Abd Allâh Ibn Omar, Jabir Ibn Abd Allâh, Amr Ibn Al Ass. À cela, les exégètes ajoutent Aïcha, que Dieu l'agrée en raison de sa connaissance du Coran et du hadith, surtout de son sens élevé de l'interprétation, alors que Afsa est surtout réputée pour avoir transcrit et sauvegardé le Coran ayant servi à son assemblage et à son écriture définitive. Cette période très riche en hommes et femmes de qualité, ayant été formés directement à l'école du Prophète, a donné l'exemple dans la manière d'interpréter le Coran avec une rigueur, mais avec une ouverture très grande. Un nom : Ibn Abbas Ces hommes et femmes fondèrent des cercles et des foyers, devenus par la suite des centres de rayonnement et des écoles grâce à leurs disciples qui prirent la relève avec succès. Cela a donné naissance à trois grandes écoles : l'école de la Mecque, fondée et dirigée par Ibn Abbas, l'école de Médine par Oubaï Ibn Kaâb et l'école de Koufa par Ali Ibn Abi Taleb et Ibn Messaoud.L'école de la Mecque se distingua du lot. Il y a de quoi en étant dirigée par Ibn Abbas, considéré comme la tête pensante de l'exégèse du Coran. Il avait la bénédiction du Prophète (QSSSL) qui l'avait élevé et aimé et qui avait fait une imploration pour lui pour que Dieu lui donne la science du Coran. L'imploration du Prophète s'était bien matérialisée en Ibn Abbas qui devançait des compagnons pourtant autrement plus savants et plus chevronnés en la matière. S. B. Email: [email protected] Prochain article : L'école de la Mecque et Ibn Abbas