La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a animé hier au siège de son parti à El-Harrach une conférence de presse. Une occasion pour elle de revenir sur quelques questions qui animent l'actualité et la vie politique nationale et internationale. Ainsi, Mme Hanoune a commencé par la situation au niveau international, plus particulièrement l'affaire de la dette américaine, qui suscite beaucoup de réactions, notamment des différents créanciers dont l'Algérie qui dispose de plusieurs placements. “Les réserves de l'Algérie sont de l'ordre de 50 milliards de dollars et je pense que nous ne devons pas risquer avec cet argent. Et puis qui sait ce que les USA font avec cet argent. Il faut un débat et des discussions pour en savoir plus sur ces réserves”, dira-t-elle à ce sujet. Par ailleurs, en ce mois de Ramadhan, Louisa Hanoune est revenue sur les couffins qui, selon elle, reste une politique de rafistolage. “C'est honteux, des couffins pour huit millions d'Algériens qui en dépendent, mais que deviendront-ils après le mois de Ramadhan ? Au lieu de cela, il fallait trouver des solutions pour lutter contre le chômage”, a-t-elle recommandé. Pour ce rendez-vous avec la presse, Louisa Hanoune s'en est ouvertement prise au ministre de la Santé, Djamel Ould-Abbès, en raison de la rupture de médicaments, et d'un marché qui, selon elle, est géré par la “mafia”. “Des insuffisants rénaux meurent au même titre que les diabétiques. Les déclarations contradictoires du ministre de la Santé qui reconnaît l'existence d'une mafia, avant de se rétracter et d'évoquer un problème lié à la distribution. C'est un marché à deux milliards de dollars par an. Pourquoi Ould-Abbès a fait marche arrière ? Peut-être parce qu'il s'agit de la fille, je dis bien de la fille de flen (untel) et des enfants des flens (untels), la République est au service d'intérêts occultes. Je lance un appel pour la mise en place d'une commission d'enquête du ministère pour faire la lumière sur ces pénuries du médicament qui sont un comportement criminel”, a-t-elle dénoncé. Concernant la carte Chifa, Mme Hanoune considère ce système comme “une remise en cause d'un des acquis de l'Indépendance à savoir la gratuité des soins et il s'agit de généraliser une couverture sociale au rabais. C'est une politique d'excès de zèle, au moment où le Président évoque des réformes politiques et économiques alors que le pays compte 14 millions de non-assurés sociaux”, dira-elle. Les prix ont connu, comme à chaque Ramadhan, une flambée récurrente. “Le ministère du Commerce est incapable de contrôler les prix, des produits soutenus par l'Etat. C'est quoi cette politique ? Où sont passés les millions d'investissement ? C'est un gaspillage gigantesque avec des projets non viables”, a-t-elle soutenu. “Ce qui se passe au Bois-des-Pins à Hydra est un crime contre l'environnement”, une phrase lourde de sens lancée par Mme Hanoune qui se demande : “On veut savoir qui est derrière ce projet, qui est ce fils de flen (untel) ?”, alors que la wilaya d'Alger explique qu'il s'agit d'un parking public qui sera géré par l'EGCTU et qu'il n'y a aucune affaire de famille derrière. Mme Hanoune a plaidé pour la mise en place d'une nouvelle Constitution et d'en finir et très vite avec l'actuelle. “Il faut un débat politique pour cela et la mise en place d'une nouvelle Constitution est prioritaire, sinon on se demande où va l'Algérie ? car, l'actuel Parlement est le fruit de la tragédie nationale, il est incompatible avec la situation actuelle”, a-t-elle déclaré. Enfin, le PT a fixé son université d'été pour les 25, 26 et 27 août sans en préciser le lieu de sa tenue.