En cette longue période de canicule oscillant entre 44 et 50° Celsius, le quartier populaire de Theniet El-Makhzen à Ghardaïa, a vécu mardi soir, après le f'tour, une effervescence inhabituelle suite au mouvement de protestation de citoyens, excédés par les incessantes coupures intempestives d'électricité, notamment aux heures les plus chaudes de la journée, soit entre 12 heures et 17 heures. Le ras-le-bol des citoyens s'est accentué lorsque, à plusieurs reprises et dans la même journée, leur quartier s'est retrouvé sans électricité pour des durées entre 40 minutes et 1 heure et demie. Des dizaines de jeunes gens ont alors investi la chaussée, l'obstruant à l'aide de pneus enflammés ainsi que de divers objets hétéroclites, coupant ainsi la circulation automobile au niveau d'un des plus grands carrefours de la ville de Ghardaïa, celui de Merrakchi, desservant Béni Izguène, Bounoura et El-Atteuf. Arrivé sur les lieux, en compagnie des éléments de la protection civile et des services de sécurité, le P/APC de Ghardaïa, de surcroît enfant du quartier, a pu apaiser les tensions avant d'être rejoint par le chef de daïra de Ghardaïa, du directeur des mines et de l'énergie de la wilaya et de responsables de la Sonelgaz. Confirmant que c'est un câble souterrain de haute tension (30 000 volts) qui, pour cause de surchauffe, a pris feu, ceux-ci ont affirmé avoir lancé un appel pour l'envoi d'une brigade spécialisée de la direction régionale de la Sonelgaz de Ouargla (200 km plus au sud) pour une intervention d'urgence. Affirmant que l'équipe de dépannage est déjà en route, les responsables de la Sonelgaz ont promis de réparer la panne cette nuit même, ce qui a eu pour effet immédiat d'apaiser la colère des citoyens qui se sont dispersés sans aucun incident, aux environs de 23 heures. “Notre quartier qui est le plus populaire en termes de densité de la population, au niveau du chef-lieu de wilaya, continue à être marginalisé par les autorités locales”, affirme, Omar, l'un des responsables d'association du quartier de Thénia, ajoutant : “regardez, notre quartier manque de tout, c'est l'abandon total”. Que ce soit à Metlili, à Berriane ou à El-Menéa, à 270 km du chef-lieu de wilaya, et notamment à Hassi-Ghanem, un lieudit complètement abandonné par les pouvoirs publics, où les habitants excédés par leur totale marginalisation, ont investi dimanche le chef-lieu de daïra où ils ont organisé un sit-in de plusieurs heures sous un soleil de plomb, ce sont les mêmes protestations des citoyens qui s'insurgent contre ces coupures qui d'un côté occasionnent d'énormes dégâts au matériel électroménager, et d'un autre accentue le pourrissement des denrées alimentaires sensibles. Notre bureau de Ghardaïa est constamment “harcelé” de coups de téléphone par les citoyens des communes composant le territoire de la wilaya de Ghardaïa qui dénoncent, certaines fois avec véhémence, le peu de considération qu'ils font de la part des pouvoirs publics en général et de la Sonelgaz en particulier.